Monday, October 27, 2014

Canaries, côté mer

Les Canaries, c’était jusqu’à présent pour nous le « détail » sur la route transatlantique. Un point de passage obligé et certainement agréable à mi-chemin avec les Caraïbes, limite on vit déjà en mode caribéenne mais pas une fin en soi.


Et bien, nous nous étions trompés. Ce n’est pas cela ! Il s’agit d’un vrai « continent » à part à entière riche en panoramas spectaculaires et en culture insulaire hispanique attachante. Mais aussi une étape de navigation nouvelle. Déjà pour les atteindre !! On rentre dans la cour des grands et on se sent petit au début face à cet Océan et cette Houle. Rassurez vous ce n’est pas catastrophique et on s’y fait très bien. C’est juste assez nouveau. Pour avoir échangé avec pas mal d’équipages ici, nous avons pu remarquer que nous étions tous arrivés à la même conclusion :
Les Canaries, ça se gagne !

Arrivée sur La Graciosa

Vent vrai : 32 noeuds ;-)

On comprend mieux à présent pourquoi des bateaux ou des équipages mal préparés arrivent ici et arrêtent là leur programme de navigation. Il faut vraiment embarquer à bord des personnes sensibilisées et qui ont envie de cette aventure car il peut y avoir des journées un peu rockn’roll.
Le trip : Tiens, cet été j’approche le bateau aux Canaries pour qu’il soit près pour la transat en novembre. J’embarque les couples d’amis non préparés qui s’imaginent en mode la croisière s’amuse  avec des plages cocotiers à l’arrivée…
On déconseille fortement !! Ne vendez pas ça à vos équipiers !!

« Situées autour du 28° Nord, baignées par le courant éponyme et soumises aux alizés de Nord Est, les îles des Canaries jouissent d’une température moyenne annuelle de 25°C dont les variations excèdent rarement les 5°. Cet archipel est surnommé les îles de l’éternel printemps ». C’est sûr vu de ce côté-là, ça ne peut être que le top, ici.

« Les paysages côtiers à l’approche par la mer alternent entre plages de sable blond, de sable noir, de galets et aussi des affleurement de roches volcaniques et des abrupts qui découpent l’horizon »
Impeccable, on va se faire de beaux mouillages sauvages.

Loin des clichés des Tour Operators, qui d’ailleurs opèrent principalement dans les villes/hôtels parsemées sur chaque île qui ressemblent plus à un décor Disney qu’aux villages canariens, nous avons découvert un bassin de navigation beaucoup plus subtil et capricieux que nous l’attendions. En effet, du fait des reliefs intérieurs culminant souvent assez (voire très) hauts ainsi que du caractère sombre des roches, des phénomènes d’accélération du vent sont réputés sur tout l’archipel. On ne parle pas des traditionnels effets dans les chenaux inter-îles mais vraiment de phénomènes caractéristiques à certaines zones. On a testé pour vous à plusieurs reprises : la prise d’un ris avant d’arriver dans ces zones s’avère fort efficace !


Prenez l’exemple de Lanzarote : navigation tranquille vers le Sud sur la côte Est. Un petit vent doux, régulier et au portant 15/20 Nœuds, bien quoi ? C’est sans compter sur l’effet de début d’après-midi d’Arrecife et son caractéristique vent de terre plus ou moins fort pendant quelques heures. On s’est donc retrouvés avec des rafales assez subites d’une bonne trentaine de nœuds. De même dans le canal entre Lanzarote et Fuerteventura, Ti’Amaraa a surfé avec des rafales à plus de 40 nœuds. On se serait presque crus de retour dans le golfe du Lion.
Autre exemple, pour remonter du sud de Gran Canaria vers Santa Cruz de Tenerife, un capitaine de ferry à donner le tuyau à des amis qui devaient faire ce tronçon pour éviter les zones les plus critiques : longer la côte ouest de Gran Canaria jusqu’à Puerto San Nicola, puis traverser vers Tenerife direct sur le pointe d’El Socorro pour ensuite remonter sur Santa Cruz en longeant les côtes.
Dans tous les cas, il faut bien sûr prendre sa météo et en particulier sur des sites locaux tels que sail.meteosim.com qui prennent en compte les spécificités de leurs îles, leurs effets de côtes avec de fortes accélérations et s’avèrent assez redoutables de précision.

Les zones noires et grises étant à plus de 40 noeuds

Et les mouillages ?
Le projet de passer ici vos nuits dans de jolies baies doit rester assez limité. La nature des fonds varie mais on tourne surtout sur des pierres, des blocs volcaniques. Il y a bien sûr quelques fonds de sable mais ils restent assez rares. De plus, ils sont souvent assez rouleurs du fait de la houle océanique qui règne dans le bassin de navigation.
Le mouillage de la Playa Francesa à La Graciosa restera pour nous le meilleur et le plus beau mouillage des Canaries, et ce, même si on a pris plus de 40 nœuds pendant 3 jours consécutifs.

THE Mouillage !!!
Nous avons aussi passé une belle escale à Arrecife sur corps mort derrière la jetée du petit port de pêche. Voici le point GPS : 28.57.2077 N / 13.32.9875 O. Cette zone est identifiée comme mouillage sur les cartes. Nous avons essayé d’y planter notre Delta 32 kg à plusieurs reprises. Rien à faire. Les blocs ronds volcaniques roulent au fond et ça ne tient pas du tout ! C’est grâce à Mat un franco-polonais sur corps mort depuis 2 ans que nous avons eu l’info qu’ils étaient disponibles et gratuits. Il est vrai que la malheureuse frite de pataugeoire jaunâtre qui flottait ne nous tentait pas trop à l’accroche. Il nous a assuré que c’était un super corps-mort. Il avait raison. La confiance n’excluant pas le contrôle. Le Cap’ a plongé pour vérifier la taille des blocs. Effectivement, Madame frite était reliée à 2 énormes blocs de béton. On a dormi sur nos 2 oreilles. Et beaucoup plus au calme qu’à la marina d’Arrecife éternellement en travaux depuis de nombreuses années….et fort chère.

Arrecife sur corps mort

On était le seul bateau de voyage


Parlons des ports ?
Chaque île en propose plusieurs. Il y a deux catégories. Ceux qui sont en gestion publique (municipale) comme à Las Palmas où nous avons payé 13€/nuit (eau, élec, wifi compris). Et ceux qui sont en gestion privé où les prix, la qualité des services et la possibilité de rentrer en cata varient beaucoup. Nous avons testé la marina Rubicon à Lanzarote et Santa Cruz à Tenerife. Elles sont toutes les 2 aux alentours de 30€/nuit pour le Lagoon 39 avec eau et elec. Le Wifi est une bête curieuse qui  joue souvent la fille de l’air dans ces marinas. Soit les places sont trop loin du hotspot (d’où l’achat des antennes) soit dans certaines marinas comme à San Miguel (Tenerife) il faut aller au café du coin…

Ti'Amaraa arrivant à la marina Santa Cruz de Ténérife

Marina Rubicon Lanzarote

Muelle Deportivo Las Palmas Gran Canaria

D’une manière générale, en catamaran, il faut bien se renseigner voire réserver avant sa place car certaines petites marinas ne disposent que peu de places pour multicoques (comme Puerto Mogan à Gran Canaria). Préparez vous aussi dans ces petits ports à l’escal...ade.
Oui, oui, vous avez bien lu. Les places cata sont souvent contre les quais bétons et avec les amplitudes de marées ça donne ça pour aller à terre … expérience vécue par nos amis avec leur Lagoon 450 à Puerto Mogan (merci pour les photos)

Marée haute : jusque là tout va bien


Marée basse ... No comment :-)

Nous n’avons bien entendu pas fait escale dans toutes les îles, ni tous les mouillages, ni tous les ports. Il ne s’agit que de notre vision partielle de l’escale aux Canaries. Nous avons beaucoup aimé cette escale même si Ti’Amaraa a dû y attendre sagement au port le retour des alizés, et la disponibilité de l’équipage. Venez aux Canaries et si vous pouvez prévoyez d’y rester un peu. Il y a tellement d’îles et de beauté à découvrir. C’est fort dommage de ne les voir que comme une escale technique éphémère avant de traverser. Mea Culpa !


A suivre, un article Canaries côté terre (comme d’hab) avec là aussi nos impressions sur les sites que nous avons vu . Et pour ménager le suspens nous ne dirons qu’un mot :  Waouuuuu

Wednesday, October 22, 2014

11 000 litres

Non, ce n'est pas le stock d'avitaillement en liquides en tout genre, ni le niveau de production du dessal ... Ceux sont les abats d'eau que nous avons pris en une seule après midi bien amarrés à Santa Cruz de Tenerife il y a quelques jours.



Une bonne semaine que les gribs et autres prévisions météo annonçaient une journée grise et pluvieuse, mais personne ne s' attendait à ce déluge.
En une demi-année c'était les premières pluies pour Ti'Amaraa, et pas des moindres : plus de 140 litres aux m², plus de 2 000 impacts de foudre, électricité coupée pendant des heures dans toute l'île... À côté le test en piscine et jets d'eau de l'usine Lagoon de Belleville fait mine de pipi de chaton. On confirme nous sommes étanches ! Test Waterproof : OK !!

Notre cata a dansé la lambada pendant 2 jours du fait de la houle de sud assez violente qui entrait dans le port. Déambuler sur le ponton laissait une sensation étrange de retour de soirée trop arrosée, de vrais montagnes russes.
Quand la pluie s' est enfin calmée,  nous sommes tous sortis de nos cockpits tels des suricates curieux.  L'eau du port était proche d'un fleuve amazonien charriant troncs, déchets et autres objets non identifiés. Une forte odeur de terre envahissait la marina. On s'est checkés les bateaux mutuellement. Puis est venu le moment de l'entraide entre capitaines : ajuster une amarre, s' occuper d'un bateau non occupé...Quelle belle solidarité !
Bon voilà,  ça s' est passé. La nuit restera houleuse mais rien de bien méchant.





Ce n'est que le lendemain matin en allant faire nos courses dans Santa Cruz que nous réalisons l'ampleur des dégâts à terre. Les torrents de boue dévalant des montagnes ont investi toutes les rues. Les maisons, les commerces sont inondés.  Les belles plantations littorales sont déracinées. Notre plage préférée Las Terecitas est massacrée. Nous nous éclipsons pour ne pas jouer aux mauvais badauds. La détresse des autres ne nous amuse pas du tout.

Samedi après-midi ...

Samedi après-midi ...

Lundi matin ...

De retour à la marina,  un voisin nous apprend que la foudre est tombée sur un bateau dans la darse du nord, qu'il n'y avait personne à bord...et que le bateau a brûlé... La darse du nord !! C'est justement là que nos amis ont laissé leur cata le temps d'un séjour en France !!!
On saute dans le premier bus pour la Darsena Pesquera. Et ouf, Milpat est sain et sauf.
L'incendie a eu lieu quelques metres plus loin. Contre toute attente c'est une vedette de 12 mètres et non un voilier qui a été foudroyée et totalement calcinée. Il ne reste plus que le fond de coque et les moteurs. Ça fait froid dans le dos...

Nous suivons à présent cette dépression de près car elle pourrait prendre le chemin des Antilles. Nous avons une pensée pour nos amis navigateurs déjà là-bas et en particulier pour Timacle qui panse ses plaies suite au passage du cyclone Gonzalo.

Merci à tous pour vos messages. Ne vous inquiétez pas. Tout va très bien à bord. Ti'Amaraa est très bien rincé.




Monday, August 25, 2014

L'assiette americaine de Blandine (Atlanta)

Au début, il était simplement question de meringues. C'est vrai, ça, où trouver des meringues déjà prêtes aux Etats-Unis ? A la manière d'une bonne élève fière de connaitre la réponse à la question du maître, j'ai répondu au message de Blandine quelques secondes à peine après l'avoir lu. Des meringues, il y en a chez Trader Joe's, dans des containers en plastique transparent au-dessus des légumes surgelés (normal), ainsi qu'au rayon boulangerie de chez Whole Foods, emballés dans des sachets de cellophane (elles ont d'ailleurs l'air dangeureusement gourmandes). L'histoire ne dit pas si Blandine a trouvé les meringues mais, après avoir échangé quelques messages avec cette jeune femme, j'ai eu très envie de faire sa connaissance autour d'une tasse de thé (bien que, soyons honnêtes, je carbure surtout aux lattes en ce moment). A défaut de pouvoir aller lui rendre visite à Atlanta, où elle vit aujourd'hui, je l'ai invitée à partager le contenu de ses valises avec nous. Je vous préviens, c'est une vraie gourmande !



Peux-tu te présenter en quelques lignes ? Depuis combien de temps vis-tu aux Etats-Unis ?

 Je suis née à Lyon et y suis restée jusqu’à la fin de la première partie de mes études. Lyonnaise dans l’âme (les vacances se passaient été comme hiver à la montagne), mais avec du sang du sud-ouest qui coule dans les veines. Ma mère est du Tarn et mon frère, ma sœur et moi avons passé beaucoup de temps dans cette très belle région où nous continuons de nous rendre chaque année. J’ai été donc très influencée par la cuisine de ma mère et de ma grand-mère qui préparent tout à l’huile d’olive et à la graisse de canard. Ma famille maternelle fait elle-même ses foies gras chaque année (en grosse quantité). Parmi les souvenirs d’enfance figurent le saigneur qui venait à la ferme tuer le cochon, les bassines de sang dans le réfrigérateur pour faire le boudin, et les fouasses dont on s’empiffrait avec les cousins (et qu’on continue de dévorer quand on se retrouve chaque année à la ferme de ma grand-mère). Je suis ensuite partie pour Clermont-Ferrand et deux ans plus tard je me suis rendue à Georgia Tech pour achever mes études en 1997. Mis à part 6 mois de travail à Los Angeles l’année suivante et un retour de 6 mois en France en 1999, je suis donc en Georgie depuis 17 ans.

D'un point de vue gourmand, qu'as-tu trouvé difficile en t'installant aux U.S.A. ?

En tant qu’étudiante et avec un budget limité, j’ai survécu un bon bout de temps grâce aux Ramen Noodles (no comments). Il m’a fallu du temps pour comprendre que si je ne finissais pas mon assiette, ce n’était pas mal poli. L’adaptation aux portions américaines fut un peu longue. Une fois entrée dans la vie active, peu de choses m’ont manqué. Atlanta offre l’avantage d’avoir de très nombreux restaurants, d’excellents chefs et une variété de cuisines incroyable grâce à la présence de fortes populations immigrées venant d’Asie, d’Amérique Latine, d’Europe et d’Afrique. Les Farmer’s Markets de Buford et Dekalb sont exceptionnels. Je trouve plus de choix en fruits et légumes qu’en France. Certes, pas de foie gras et de magret de canard au quotidien, mais mon alimentation a considérablement changé en 20 ans. Je mange beaucoup moins de fromage et de viande, et les bonnes choses du sud-ouest sont maintenant réservées à mes retours en France (et elles n’en prennent que davantage de saveur). Donc rien de bien difficile, je me suis adaptée.


Où fais-tu aujourd'hui tes courses ? As-tu découvert des produits dont tu ne peux désormais plus te passer ?

Je me rends dans plusieurs magasins en fonction des besoins : Whole Foods, Trader Joe’s, Kroger et Publix de temps en temps, et le Buford Farmer’s Market où j’achète tous mes produits frais. J’ai aussi une carte à Costco, mais j’y achète peu de produits alimentaires. Les produits découverts aux USA (mais pour certains disponibles en France) dont je ne peux plus me passer : le kale que j’aime préparer en salade avec une sauce au gingembre, le butternut squash que je ne mangeais pas avant en France, les délicieuses amandes recouvertes de chocolat et de sel de Trader Joe’s (et que je ramène en France pour des amis et la famille), les cheesecakes (en modération, mais j’adore), les glaces de Bruster’s, les panais que j’aime énormément cuisiner, les acorn squash (farcis au four), les Reese’s pieces, les sweet potatoes dont je ne me lasse jamais, et tant d’autres…

 
Et quelles gourmandises glisses-tu dans ta valise après une visite en France ?

Bon, je sais que ce n’est pas autorisé, mais j’ai souvent ramené du foie gras fait maison de France et je ne me suis jamais faite coincée. Cela fait deux ans que je ne l’ai pas fait car j’ai remarqué qu’il y a de plus en plus de chiens furetant aux douanes d’Atlanta…

Sinon je ramène à chaque fois des confitures faites maison de ma mère (figues/noix, citron/pastèque, fruits rouges, roses - du jardin-, j’ai une maman connue et reconnue pour son talent et sa passion des confitures), beaucoup de chocolat (bien que je sois à présent Américaine, je n’ai toujours absolument aucune appréciation pour le chocolat Hershey que je trouve immangeable), des tartelettes Bonne Maman au chocolat au lait et sel, des galettes et des palets bretons, de la moutarde en grains, des pâtes feuilletées (que je mets immédiatement au congélateur en arrivant). Se glissent parfois d’autres friandises (toujours très appréciées de mes amis américains) et autres spécialités françaises (saucisson…). A Noël se rajoutent les chocolats, truffes et orangettes de ma mère faits maisons qui sont divins et qui sont attendus également par mon social circle à Atlanta. Je limite depuis quelques années, mais il fut un temps où j’avais plus de 20 kg de nourriture dans les valises… ! (et un miracle, la seule chose qui m’ait jamais été confisquée furent des graines de tulipes achetées à l’aéroport d’Amsterdam). J’apprécie pouvoir ramener tout cela, mais si cela n’était pas possible je pourrais tout de même survivre sans.


Un mot pour finir ?

Je tiens à remercier Estelle pour son blog. J’aime beaucoup lire ses expériences culinaires et j’essaye ses recettes régulièrement. Plusieurs figurent dans les plats que je cuisine le plus souvent pour les amis. J’ai imprimé il y a des années de cela son petit guide de survie alimentaire aux Etats-Unis. Il m’est extrêmement utile et c’est la première chose que j’ai envoyée à une de mes cousines quand elle a déménagé avec son époux et leurs 4 enfants de Paris à San Francisco. Et puis un énorme merci pour ta disponibilité Estelle. A deux reprises je me suis permise d’envoyer un email avec une question et j’ai beaucoup apprécié le fait que tu répondes aussi gentiment (et rapidement en plus !).

Oh, Blandine, tu me fais rougir ! Merci à toi de t'être livrée au jeu de l'interview, tes valises de 20 kilos remplies de gourmandises me font rêver,  je regrette vraiment de ne pas vivre plus près de chez toi !! Au fait, tu trouveras les tartelettes Bonne Maman par ici...

Friday, August 1, 2014

A propos de l'auteur

Bonjour et bienvenue sur mon blog ! Je m'appelle Estelle, j'ai 38 ans et je vis aux Etats-Unis depuis juin 2002. Comme d'autres expats et immigrants français, j'ai ouvert ce blog pour rester en contact avec mes proches. Très vite, cet espace s’est transformé en un carnet gourmand où documenter mes recettes américaines et partager mes découvertes gourmandes dans ce fascinant pays. Mon blog a beaucoup changé depuis sa création en 2004 mais mon objectif est resté le même : partager mon quotidien et montrer qu'on peut très bien manger aux Etats-Unis. C'est ce qui m'a conduite à publier le Guide de survie alimentaire aux Etats-Unis, un livre décrit comme "le bouquin à offrir à un futur expat aux US" et que vous pourrez découvrir ici. Mon prochain projet ? 37 Chocolates ou comment démontrer en 37 dégustations qu'il existe de fabuleux chocolats américains. Plus d'info (en anglais) sur le blog 37 Chocolates.

Après 10 ans d'activité salariée dans une entreprise de progiciels de gestion, je me consacre à l'écriture culinaire pour la presse américaine (Crave Magazine et Edible Philly, entre autres) l'animation d'ateliers de dégustation autour du chocolat J'anime également trois groupes Facebook : Professionnels de l'alimentation aux Etats-UnisBons plans gourmands aux Etats-Unis et Je blogue donc je suis sur lequel je partage mes conseils pour lancer un blog et en promouvoir le contenu sur les réseaux sociaux. N'hésitez pas à me contactez par e-mail à estelle.tracy[at]gmail.com pour en savoir plus sur mes services.

Je vis aujourd'hui avec ma famille dans la Brandywine Valley, une superbe région située à moins d'une heure de Philadelphie où je mange merveilleusement bien. Lorsque je ne blogue pas, je partage mes bons plans et coups de coeur sur facebooktwitter et instagram.

Il n'y a pas de publicité sur ce blog. Notez cependant que je touche une comission sur les achats que vous effectuez sur Amazon si vous accédez au site via mon blog.

Bonne lecture !

I am originally from France, but I have lived in the US since June 2002. I keep enjoying all the good things this country has to offer, such as the King of Prussia mall, muffins, my husband Jonathan, and buttermilk pancakes. After browsing many (food) blogs, I thought that would actually be a good idea to have my own, so that I can keep in touch with the people I know in the country of smelly cheeses. Contact: estelle.tracy[at]gmail.com.

Monday, July 28, 2014

La page des vacances

J'ai arrangé la pile de livres de poche en face du lit, à côté du grand sac en papier Pierre Hermé et d'une boîte Envouthé vide. Les deux numéros de Maison Victor sont dans le salon, sous une pile de magazines que je m'étais promis de lire dans l'avion. A la cuisine, une préparation Marlette pour galettes au sarrasin que je ne me résouds pas à extraire du paquet. En bas, j'ai gardé les coupons de tissu dans le sac blanc du magasin, bien à l'écart de ceux achetés ici. Les perles du Chouette Kit, elles, sont dans une Thé Box rose commandée l'an passé, j'essaie de les oublier pour connaitre le plaisir de plus tard les retrouver.


Ma tête est remplie de mille souvenirs et mon appareil photos d'autant de clichés à trier. J'ai très envie de vous parler de mes retrouvailles avec Sandrine et de ce smoothie que nous avons bu dans une petit parc ensoleillé du 5ème. Je veux vous parler des merveilleux thés de la maison Theodor, ceux que j'ai découverts avec Christie dans un nouveau salon de thé près du Bon Marché. Je pense aussi à cette incroyable gelato à la pistache, celle pour laquelle nous avons suivi Serge à travers Paris et que je n'ai pas voulu partager.

Seulement voilà.

Ecrire me permet de mettre de l'ordre dans mes idées et de passer à autre chose et je ne suis pas sûre d'être prête à quitter le cocon douillet de mes souvenirs.

Sunday, May 25, 2014

Tout sur ma fille

Elle a les longues mains de son papa et le pied grec de sa maman. Elle porte des lunettes violettes qui font sourire les passants et des baskets grises qu'elle entraine dans les flaques d'eau. Elle a perdu ses premières dents de lait cette année mais continue d'attendre la visite de la souris. Elle marche vite mais ne sait pas sauter, connait ses lettres mais ne peut les écrire. Elle me réclame son livre de Strawberry Shortcake le matin mais préfère son recueil de comptines anglaises à tout autre livre de sa bibliothèque. Elle rit aux bêtises de Trotro et répond aux questions de SuperWhy, est aussi fan de Johnny Cash que de Camille, d'AC/DC que de Feist. Le rangement n'est pas son fort, même si elle nous aide parfois à débarasser la table. Elle réclame du tahini dans sa compote de pommes, liste la glace au chocolat et la crème brûlée au rang de ses plats préférés. Elle semble penser que l'iPad est la récompense ultime et rit quand je me cache sous la table pour surprendre sa petite soeur. Elle réclame les histoires que je lui invente à table, celles où une louve qui porte son nom part à l'aventure avec une tortue qui partage celui de sa sœur. Ses amis s'appellent Matthew, Susana et Sammy. A l'école, on nous dit qu'elle est populaire.



Il y a longtemps, on m'avait prévenu qu'elle ne reconnaîtrait peut-être jamais. Moi, je trouve qu'elle me connait plutôt bien.