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Monday, May 4, 2015

L'assiette américaine de Laura (Santa Cruz, Californie)



J'ai fait la connaissance de Laura au hasard de mes pérégrinations sur la toile. J'ai d'abord parcouru son blog, Far West Coast, dont les récits de road trips m'ont donné la furieuse envie de partir à l'aventure. Plus tard, j'ai découvert son compte Instagram qui est une véritable déclaration d'amour au soleil de Californie. J'ai ensuite voulu faire plus amplement connaissance avec cette rayonnante baroudeuse avec qui je partage le même goût pour la culture du café à l'américaine. Je la remercie d'avoir accepté de dévoiler ses habitudes gourmandes à Santa Cruz. Ne m'en voulez pas si vous changez de plans de vacances avoir lu ses réponses à mes questions...



Peux-tu te présenter en quelques lignes ? Depuis combien de temps vis-tu aux Etats-Unis ? 

Je m’appelle Laura et je tiens le blog Far West Coast. J’ai déménagé de Paris pour rejoindre la Californie il y a un peu plus de deux ans maintenant. Je vis à Santa Cruz, au Sud de San Francisco dans la Baie de Monterey. Je voyage pas mal dans le coin, et plus loin, je fais beaucoup de photos et du roller derby. Je vis maintenant au bord de la mer, l’hiver m’est devenue une notion assez vague et, dès qu’il fait moins de 15°C, j’ai besoin d’une autre couche de fringues. Être californienne, ce n’est pas toujours évident ! Blague à part, j’adore mon nouveau climat, la proximité de l’océan, de ses surfeurs et de ses baleines, les montagnes qui m’entourent. Et puis il y a San Francisco. J’adore cette ville, et j’ai même eu la chance de pouvoir écrire un guide sur la ville paru aux Editions Nomades : San Francisco, l’essentiel.

D'un point de vue gourmand, qu'as-tu trouvé difficile en t'installant aux U.S.A. ?

Le grand classique ! Le rayon des produits laitiers : ça manque de beaucoup trop de fromages, les yaourts sont rarement (voire jamais) bons et peu nombreux, alors que le rayon glaces est immense. Pareil pour la charcuterie : le rayon est frustrant et c’est pas génial. Et je ne parle pas du pain.

Où fais-tu aujourd'hui tes courses ? 

Trader Joe’s ! J’aime bien les rayons, et le choix finalement assez restreint, simple mais efficace.Les produits varient, on y trouve de la vraie crème fraîche et, au moment des fêtes, Le Rustique fait son apparition. Les jus sont différents selon la saison, le choix de bière tourne, pareil pour les desserts du genre gâteaux et chocolat et c’est généralement (plus ou moins) local.

Je vais aussi chez Staff of Life ou New Leaf, des équivalents locaux de Whole Foods. Ce n’est pas toujours donné, mais leurs produits sont tops. C’est d’ailleurs dans ce genre de magasins qu’on trouve les rayons en libre-service que j’adore. Des épices à la farine, en passant par les fruits secs ou les pâtes, on peut quasiment tout acheter au poids, même la crème pour le corps ou le savon ! On recycle les contenants et si on veut juste 100g de farine de marrons pour tester une recette, on n’est pas obligé d’acheter un paquet de 500g.

As-tu découvert des produits dont tu ne peux désormais plus te passer ?

J’ai découvert le lait d’amandes en arrivant. Je n’en fait pas une consommation énorme, mais je n’aime pas trop le lait, et c’est parfait pour accompagner mon granola maison le matin. Le granola homemade fait aussi partie de quelque chose dont je ne pourrais plus vraiment me passer. J’avais abandonné les céréales au petit-déj’ depuis bien longtemps, et le porridge m’écœure rien qu’à la consistance. J’achetais du granola en libre-service, jusqu’à il y a quelques mois où je me suis mise à le cuisiner moi-même. Et c’est parfait pour le petit déjeuner (ça ou le pain maison accompagné du miel des copains). Bref, je cuisinais déjà pas mal en France, mais je m’y suis mise un peu plus depuis que je vis aux Etats-Unis. Pour le pain et le levain, c’était plus une nécessité qu’autre chose !

Et puis les bières ! La variété des rayons dans n’importe quel supermarché que ce soit, c’est génial ! (Enfin, n’oubliez pas, l’abus d’alcool, etc.)

Et quelles gourmandises glisses-tu dans ta valise après une visite en France ?

Je rentre dans quelques semaines, et j’ai une liste qui s’allonge tous les jours ! Alors, sans aucun doute je dirais du comté et du parmesan (directement acheté en Italie) mis sous vide pour éviter de me faire embêter à la douane, des gousses de vanille, 2 bouteilles de vin rouge, des Carambars, des Chocobons, des filets de maquereau, des Crozets et des Stimorol (si j’arrive à en trouver). Alleluia, je n’ai pas besoin de bourrer ma valise de Pim’s orange, je les trouve ici !



Un mot pour finir ? 

Pour visiter San Francisco à fond, n’oubliez pas de profiter de ses restaurants et ses cafés. Si vous arpentez la Californie et que vous aimez la bière, pensez à faire quelques haltes dans des brasseries locales, elles sont nombreuses et fleurissent. Si vous êtes un amateur de bon vin, vous serez aussi bien servis ! La liste de toutes mes bonnes adresses seraient beaucoup trop longues ici, mais si vous faîtes un tour sur mon blog, vous pourrez en trouver certaines !

Merci Estelle de m’avoir laissé la parole sur ton chouette blog !

Lait d'amande, granola, magasins bios... Aucun doute, Laura est bien devenue une vraie californienne ! J'aimerais beaucoup feuilleter son guide, à defaut de pouvoir la rejoindre à la mer. 

Retrouvez d'autres interviews gourmandes ici.

**Retrouvez tous mes conseils pour bien manger aux Etats-Unis dans mon livre,

Monday, August 25, 2014

L'assiette americaine de Blandine (Atlanta)

Au début, il était simplement question de meringues. C'est vrai, ça, où trouver des meringues déjà prêtes aux Etats-Unis ? A la manière d'une bonne élève fière de connaitre la réponse à la question du maître, j'ai répondu au message de Blandine quelques secondes à peine après l'avoir lu. Des meringues, il y en a chez Trader Joe's, dans des containers en plastique transparent au-dessus des légumes surgelés (normal), ainsi qu'au rayon boulangerie de chez Whole Foods, emballés dans des sachets de cellophane (elles ont d'ailleurs l'air dangeureusement gourmandes). L'histoire ne dit pas si Blandine a trouvé les meringues mais, après avoir échangé quelques messages avec cette jeune femme, j'ai eu très envie de faire sa connaissance autour d'une tasse de thé (bien que, soyons honnêtes, je carbure surtout aux lattes en ce moment). A défaut de pouvoir aller lui rendre visite à Atlanta, où elle vit aujourd'hui, je l'ai invitée à partager le contenu de ses valises avec nous. Je vous préviens, c'est une vraie gourmande !



Peux-tu te présenter en quelques lignes ? Depuis combien de temps vis-tu aux Etats-Unis ?

 Je suis née à Lyon et y suis restée jusqu’à la fin de la première partie de mes études. Lyonnaise dans l’âme (les vacances se passaient été comme hiver à la montagne), mais avec du sang du sud-ouest qui coule dans les veines. Ma mère est du Tarn et mon frère, ma sœur et moi avons passé beaucoup de temps dans cette très belle région où nous continuons de nous rendre chaque année. J’ai été donc très influencée par la cuisine de ma mère et de ma grand-mère qui préparent tout à l’huile d’olive et à la graisse de canard. Ma famille maternelle fait elle-même ses foies gras chaque année (en grosse quantité). Parmi les souvenirs d’enfance figurent le saigneur qui venait à la ferme tuer le cochon, les bassines de sang dans le réfrigérateur pour faire le boudin, et les fouasses dont on s’empiffrait avec les cousins (et qu’on continue de dévorer quand on se retrouve chaque année à la ferme de ma grand-mère). Je suis ensuite partie pour Clermont-Ferrand et deux ans plus tard je me suis rendue à Georgia Tech pour achever mes études en 1997. Mis à part 6 mois de travail à Los Angeles l’année suivante et un retour de 6 mois en France en 1999, je suis donc en Georgie depuis 17 ans.

D'un point de vue gourmand, qu'as-tu trouvé difficile en t'installant aux U.S.A. ?

En tant qu’étudiante et avec un budget limité, j’ai survécu un bon bout de temps grâce aux Ramen Noodles (no comments). Il m’a fallu du temps pour comprendre que si je ne finissais pas mon assiette, ce n’était pas mal poli. L’adaptation aux portions américaines fut un peu longue. Une fois entrée dans la vie active, peu de choses m’ont manqué. Atlanta offre l’avantage d’avoir de très nombreux restaurants, d’excellents chefs et une variété de cuisines incroyable grâce à la présence de fortes populations immigrées venant d’Asie, d’Amérique Latine, d’Europe et d’Afrique. Les Farmer’s Markets de Buford et Dekalb sont exceptionnels. Je trouve plus de choix en fruits et légumes qu’en France. Certes, pas de foie gras et de magret de canard au quotidien, mais mon alimentation a considérablement changé en 20 ans. Je mange beaucoup moins de fromage et de viande, et les bonnes choses du sud-ouest sont maintenant réservées à mes retours en France (et elles n’en prennent que davantage de saveur). Donc rien de bien difficile, je me suis adaptée.


Où fais-tu aujourd'hui tes courses ? As-tu découvert des produits dont tu ne peux désormais plus te passer ?

Je me rends dans plusieurs magasins en fonction des besoins : Whole Foods, Trader Joe’s, Kroger et Publix de temps en temps, et le Buford Farmer’s Market où j’achète tous mes produits frais. J’ai aussi une carte à Costco, mais j’y achète peu de produits alimentaires. Les produits découverts aux USA (mais pour certains disponibles en France) dont je ne peux plus me passer : le kale que j’aime préparer en salade avec une sauce au gingembre, le butternut squash que je ne mangeais pas avant en France, les délicieuses amandes recouvertes de chocolat et de sel de Trader Joe’s (et que je ramène en France pour des amis et la famille), les cheesecakes (en modération, mais j’adore), les glaces de Bruster’s, les panais que j’aime énormément cuisiner, les acorn squash (farcis au four), les Reese’s pieces, les sweet potatoes dont je ne me lasse jamais, et tant d’autres…

 
Et quelles gourmandises glisses-tu dans ta valise après une visite en France ?

Bon, je sais que ce n’est pas autorisé, mais j’ai souvent ramené du foie gras fait maison de France et je ne me suis jamais faite coincée. Cela fait deux ans que je ne l’ai pas fait car j’ai remarqué qu’il y a de plus en plus de chiens furetant aux douanes d’Atlanta…

Sinon je ramène à chaque fois des confitures faites maison de ma mère (figues/noix, citron/pastèque, fruits rouges, roses - du jardin-, j’ai une maman connue et reconnue pour son talent et sa passion des confitures), beaucoup de chocolat (bien que je sois à présent Américaine, je n’ai toujours absolument aucune appréciation pour le chocolat Hershey que je trouve immangeable), des tartelettes Bonne Maman au chocolat au lait et sel, des galettes et des palets bretons, de la moutarde en grains, des pâtes feuilletées (que je mets immédiatement au congélateur en arrivant). Se glissent parfois d’autres friandises (toujours très appréciées de mes amis américains) et autres spécialités françaises (saucisson…). A Noël se rajoutent les chocolats, truffes et orangettes de ma mère faits maisons qui sont divins et qui sont attendus également par mon social circle à Atlanta. Je limite depuis quelques années, mais il fut un temps où j’avais plus de 20 kg de nourriture dans les valises… ! (et un miracle, la seule chose qui m’ait jamais été confisquée furent des graines de tulipes achetées à l’aéroport d’Amsterdam). J’apprécie pouvoir ramener tout cela, mais si cela n’était pas possible je pourrais tout de même survivre sans.


Un mot pour finir ?

Je tiens à remercier Estelle pour son blog. J’aime beaucoup lire ses expériences culinaires et j’essaye ses recettes régulièrement. Plusieurs figurent dans les plats que je cuisine le plus souvent pour les amis. J’ai imprimé il y a des années de cela son petit guide de survie alimentaire aux Etats-Unis. Il m’est extrêmement utile et c’est la première chose que j’ai envoyée à une de mes cousines quand elle a déménagé avec son époux et leurs 4 enfants de Paris à San Francisco. Et puis un énorme merci pour ta disponibilité Estelle. A deux reprises je me suis permise d’envoyer un email avec une question et j’ai beaucoup apprécié le fait que tu répondes aussi gentiment (et rapidement en plus !).

Oh, Blandine, tu me fais rougir ! Merci à toi de t'être livrée au jeu de l'interview, tes valises de 20 kilos remplies de gourmandises me font rêver,  je regrette vraiment de ne pas vivre plus près de chez toi !! Au fait, tu trouveras les tartelettes Bonne Maman par ici...

Sunday, March 23, 2014

L'assiette américaine d'Elizabeth Bard

Lunch in Paris, vous connaissez ? Lunch in Paris est l'un de ces livres moelleux comme une couette dont je me réserve la lecture pour un dimanche après-midi un peu gris. Lunch in Paris, c'est l'histoire d'une rencontre, celle de son auteure, Elizabeth Bard, une Américaine qui vit alors en Angleterre, avec son mari, un séduisant Français vivant, lui, à Paris. Apres moultes allers-retours en la France et l'Angleterre, l'auteure finit par s'installer à Paris où, malgré la frustration suscitée par une série de différences culturelles, elle se découvre une passion pour la cuisine.

Lunch in Paris, c'est donc l'histoire d'une nouvelle vie dans un nouveau pays, ponctuée des recettes qui ont accompagné l'auteure dans son adaptation (salade de fenouil, chouquettes, souris d'agneau à l'orange et la badiane etc.). C'est un livre qui trouvera certainement écho chez mes lectrices expatriées et je vous mets au défi de ne pas vous identifier avec l'auteure lorsqu'elle décrit ses efforts pour rencontrer d'autres Américaines... Je ne vous en dis pas plus.



Aujourd'hui, Elizabeth Bard vit en Provence avec mari et enfant ou elle porte la casquette de glacier chez Scaramouche qui vient tout juste de ré-ouvrir ses portes pour la saison. Curieux de découvrir le contenu de l'assiette de cette Américaine en Provence ? Lisez plutôt.

Peux-tu te présenter en quelques lignes ? Depuis combien de temps vis-tu en France ?
I’m an American girl who had lunch with a handsome Frenchman in Paris and never quite went home. My first book, Lunch in Paris: A Love Story with Recipes is about discovering French culture through French cuisine. After nearly a decade in Paris, my husband and I and our baby son moved to a tiny village in Provence. Last spring, we founded Scaramouche, an artisanal ice-cream company based on the exceptional local fruits and flavors we have encountered in the South of France.
Je suis une Américaine qui déjeuné un jour avec un beau Français à Paris et qui n'est jamais vraiment rentrée chez elle. Mon premier livre, Lunch in Paris: A Love Story with Recipes, relate ma découverte de la culture française à travers la cuisine française. Après dix ans à Paris, nous avons, avec mon mari et mon bébé, emménagé dans un tout petit village en Provence. Au printemps dernier, nous avons ouvert Scaramouche, un glacier qui tire son inspiration des fruits locaux exceptionnels et des saveurs que nous avons découvertes dans le sud de la France.


Crédit photo : Scaramouche

D'un point de vue gourmand, qu'as-tu trouvé difficile en t'installant en France ?
I think the most difficult thing about moving to France was discovering how long I’d been denied food that actually tastes like something. I grew up in the States in the 1970s and 1980s – lots of Jello and Oodles of Noodles. Eating whole fish, raw milk cheese and especially the respect for the seasonal fruits and vegetables – it completely transformed the way I feel about food.
Je crois que le plus dur en m'installant en France a été de prendre conscience d'avoir si longtemps été privée d'une nourriture qui avait vraiment du goût. J'ai grandi aux Etats-Unis pendant les années 70 et 80 - beacoup de Jello et d'Oodles of Noodles. La possibilité de manger du poisson entier et du fromage à base de lait cru ainsi que le respect pour les fruits et légumes de saison, tout cela a complètement transformé la manière dont j'approche la nourriture.

Où fais-tu aujourd'hui tes courses ? As-tu découvert des produits dont tu ne peux désormais plus te passer ?
We do most of our weekly shopping at the Sunday outdoor market in Reillanne – I love watching the fruits and vegetables change with the seasons. One minute it’s an avalanche of cherries, the next week they’re gone and it’s on to the apricots… There’s a cheese stand with incredible fresh mozzarella (in the summer) and gorgonzola all year round (we are only two hours from Italy). There’s a woman who makes amazing sheep’s milk yogurt, and plenty of stands with local honey. I buy my meat at our local butcher and fish at the fishmonger that comes with his truck to our local market in Cereste on Thursdays. We only go to the supermarket every 3 or 4 months - to buy staples: pasta, chocolate, toilet paper, water etc. If I were to move back to the states I think the thing I would miss the most are the tomatoes and the white peaches – In Provence we are so close to the growers that everything is just perfectly ripe. And the cheese – the subtlety and variety of the cheese is impossible to recreate outside of France, since the FDA is so paranoid about raw milk.
Nous faisons l'essentiel de nos courses au marché hebdomadaire de Reillanne. J'adore voir les fruits et légumes changer avec les saisons. Un instant c'est une avalanche de cerises et, une semaine plus tard, les abricots ont pris leur place. Il y a un stand de fromage où je trouve une mozzarella incroyable en été ainsi que du gorgonzola toute l'année (l'Italie n'est qu'à deux heures de route). Il y a une dame qui fait un délicieux yaourt de brebis et plusieurs stands où trouver des miels locaux. J'achète ma viande auprès d'un boucher local et mon poisson chez le poissonnier qui vient visiter notre marché avec son camion à Cereste tous les jeudis. Nous n'allons au supermarché que tous les trois ou quatre mois pour acheter les produits de consommation courante comme les pâtes, le chocolat, le papier toilette, l'eau etc. Je pense que si je retournais aux Etats-Unis, ce sont les tomates et les pêches blanches qui me manqueraient le plus. En Provence, nous sommes si proches des producteurs que tout est parfaitement mûr. Et le fromage : la subtilité et la variété des fromages français est impossible à recréer en-dehors de France, puisque la FDA (U.S. Food & Drug Administration) est si paranoaïaque au sujet du lait cru.


Photos : Elizabeth Bard. 

Et quelles gourmandises glisses-tu dans ta valise après une visite aux USA ?
In 2012, when I went to my 20th high school reunion in Northfield, Massachusetts, I brought back a can of maple syrup made from trees on the school’s farm. Best quality dark maple syrup is hard to find in France – and my son likes pancakes! I also have a real weakness for American candy – DOTS and Twizzlers and the like. I try not to take them back to France because they don’t fit into my French eating habits at all – they don’t seem necessary. But on a trip to San Francisco I discovered Chimes Ginger Chews. They are a natural, spicy adult version of my childhood passion, so I slipped a few bags into my suitcase.
En 2012, lorsque je suis retournée à Northfield, dans le Massachusetts, à l'occasion du 20ème anniversaire de ma promotion de lycée, j'ai ramené une conserve de sirop d'érable réalisé à partir de la sève des arbres de l'école. Le sirop d'érable concentré de qualité est difficile à trouver en France et mon fils aime les pancakes ! J'ai également un vrai faible pour les friandises américaines comme les DOTS et les Twizzlers. J'essaie de ne pas en ramener en France car ils ne sont pas en phase avec mes habitudes alimentaires françaises et me paraissent complètement superflus. Mais lors d'un voyage à San Francisco, j'ai découvert les Chimes Ginger Chews. Comme il s'agit d'une version naturelle et épicée d'une passion de mon enfance, j'en ai glissé quelques sachets dans ma valise.


Photo : Elizabeth Bard. (Oh my gosh, ces coupes de glace !!!)

Un mot pour finir ?
I think being a good cook in France is largely about being a careful shopper. If you start with exceptional things, it takes very little effort to create an exceptional meal. We use the same concept to create our ice-cream flavors at Scaramouche. My husband and I are having great fun playing the local products. When you start with raw milk from the cows in Volx, fresh thyme from a friend’s field and wild flower honey from up the road in Reillanne – all of those very specific qualities make their way into the ice-cream. I hope you’ll come visit us for a hot fudge sundae! (Homemade hot fudge was my American addition to our menu…)
Je pense qu'être un bon cuisinier en France consiste largement à savoir choisir de bons produits. Quand on part de produits exceptionnels, ce n'est vraiment pas difficile d'élaborer un repas exceptionnel. Nous utilisons le même principe pour créer les parfums de nos glaces chez Scaramouche. Avec mon mari, nous nous amusons beaucoup avec les produits locaux. Quand on part du lait cru des vaches du Volx, du thym cueilli dans le champ du voisin et du miel millefleurs de l'autre bout de la route à Reillanne, on retrouve toutes les qualités spécifiques à ces produits dans nos glaces. J'espère que vous viendrez nous rendre visite pour un hot fudge sundae ! (le hot fudge maison est ma touche américaine sur le menu...)
 
Photo : Elizabeth Bard. 

Un grand merci à Elizabeth pour ce soleil sur mes pages ! L'évocation de ces glaces m'a donné l'eau à la bouche. Est-ce que cette interview vous a donné envie autant qu'à moi de prendre un billet d'avion pour le sud de la France ?

Scaramouche
Cours Aristide Briand
04280 Céreste, France 
Tel: 04 92 79 48 82

Sunday, November 17, 2013

L'assiette américaine de Sheryl (Nouvelle Calédonie)

C'est une assiette américaine un peu particulière que je vous propose de découvrir aujourd'hui puisqu'il s'agit de celle de Sheryl, une Américaine installée... en Nouvelle Calédonie ! En dépit de l'incroyable distance qui nous sépare, nous avons la chance de nous être régulierement vues au cours de ces dernières années et d'être ainsi devenues de veritables amies. Lorsqu'elle retourne en Pennsylvanie, Sheryl ne manque jamais de me ramener des oeufs Kinder de Nouvelle Zélande tandis que je lui fais cadeau de cranberries sèches à ramener sur son île. Lorsque nous nous revoyons, c'est au mall de King of Prussia où nous partons à la recherche d'un nouveau rouge à lèvres chez Neiman Marcus avant de déjeuner chez Peace a Pizza ou chez Cheesecake Factory. Sheryl est une personne radieuse, sa bonne humeur est contagieuse et je suis ravie qu'elle ait accepté partage un peu de son exotique quotidien avec nous.


Sheryl et moi au mall de King of Prussia en 2012

Peux-tu te présenter en quelques lignes ? Depuis combien de temps vis-tu en Nouvelle-Calédonie? 

Je suis née en Nouvelle-Angleterre (Maine) mais après que mon père ait mis fin à sa carrière militaire, nous sommes rentrés vivre dans la région d’origine de mes parents, c’est à dire au « Pennsylvania Dutch Country » dans le comté de Lebanon. Après avoir vécu un peu partout aux USA, l’Europe, l’Afrique et dans le Pacifique nord, nous vivons en Nouvelle Calédonie depuis 22 ans. J’ai rencontré Estelle quand une collègue franco-canadienne qui suivait ce blog y a aperçu une mention des whoopie pies et snickerdoodles (mots et recettes qu’elle avait appris par moi) et est venue me dire qu’il fallait absolument que je lise ce blog car « c’est une française qui vit chez toi ».

D'un point de vue gourmand, qu'as-tu trouvé difficile en t'installant en Calédonie ? 

A l’epoque (1991), le maigre choix d’ingrédients qui étaient souvent de qualité médiocre, l’absence totale de produits nord-américains (tout était importé de l’Europe) et les prix. Bien qu’il y ait eu une amélioration significative depuis ces dernières années en ce qui concerne les deux premiers problèmes, surtout après l’ouverture de l’importation à des produits provenant de la Nouvelle Zélande et de l’Australie, les prix posent toujours un sérieux problème car ils sont, au minimum, de deux à dix fois plus chers que ceux en métropole.

 Où fais-tu aujourd'hui tes courses ? As-tu découvert des produits dont tu ne peux désormais plus te passer ? 

Pour les courses, le choix est limité : Carrefour/Champion, Géant/Casino (il y a aussi Leader-Price mais je n’en suis pas trop fan). Il faut chaque fois faire le tour de tous les magasins pour pouvoir trouver de bons fruits et légumes locaux ou importés (en saison, les avocats et les letchis sont un vrai régal). La viande locale est assez bonne (et complètement indemne de la maladie de la vache folle) mais très chère aussi. On peut aussi avoir du bon poisson frais mais nous l’avons souvent gratuitement de la part d’un ami pêcheur. Dans notre jardin, nous avons un citronnier, un papayer et des manguiers – ces derniers donnent tellement en saison qu’on n’arrive pas à les manger tous. Et les crevettes calédoniennes n’ont pas d’égal dans le monde entier – elles se vendent au prix fort au Japon, en Europe et en Californie et elles ont la côte auprès des plus grands chefs de France! Nous les achetons par sacs de cinq kilos ! Il y aussi toutes les spécialités culinaires des nombreuses cultures qui forment la Nouvelle Calédonie – comme les galettes de lentilles indonésiennes ou des nems vietnamiens qu’on achète dans les petites épiceries du quartier.

Et quelles gourmandises glisses-tu dans ta valise après une visite aux USA ?

Cela vous semblerait bizarre mais pour nous ce sont des Hershey Kisses, Reese’s Peanut Butter Cups, Reese’s Pieces, Twizzlers, etc. qu’il faut ramener à chaque voyage car même nos petits-enfants nés ici les adorent et les réclament. En plus je ramène des ingrédients que je ne peux pas trouver ici pour faire des pâtisseries américaines, comme le buttermilk powder (lait ribot en poudre), les graham crackers, baking powder (poudre à pâte), marshmallow cream (crème de guimauve), Crisco shortening, light corn syrup (sirop de maïs), icing sugar (sucre glace sans silice) ainsi que des ustensiles tels qu'un sifter (tamis) et les measuring cups and spoons (tasses et cuillères à mesurer) et les caissettes à cupcakes.

Un mot pour finir ?

Je suis si contente d’avoir pu connaître Estelle grâce à son blog car c’est exactement à cause du fait qu’elle est une Américaine née en France et que je suis une Française née en Amérique que nous sommes devenues de véritables amies ;-)

Ah, Sheryl, ton manguier me fait rêver !

Sunday, September 22, 2013

L'assiette américaine de Mrs. Tour Eiffel (banlieue de Chicago)

Un mari américain, in blog, deux enfants... Mrs. Tour Eiffel et moi partageons bien des points communs. Plus particulièrement, nous avons toutes les deux appris à cuisiner aux Etats-Unis et la nécessité nous a chacune conduite à retrousser les manches pour retrouver les saveurs de notre terre d'origine (ou pourquoi j'ai tenté la pâte feuilletée maison). Mrs. Tour Eiffel est une vraie gourmande qui a aujourd'hui posé ses valises dans la banlieue de Chicago et elle a accepté de partager avec nous ses bons plans pour bien manger dans sa région.



Peux-tu te présenter en quelques lignes ? Depuis combien de temps vis-tu aux Etats-Unis ?

J'ai grandi en Anjou et je vis dans la Banlieue de Chicago depuis 12 ans, mariée avec un Américain et Maman de 2 petits franco-Amerloques. (Je blogue ici). J'ai rencontré Tetellita grâce à son blog y'a 7-8 ans.

D'un point de vue gourmand, qu'as-tu trouvé difficile en t'installant ici ? 

Trouver des légumes et fruits frais, du fromage français, du bon pain... la même qualité que j'avais dans mon assiette en France. Surtout les pommes, j'avais l'impression qu'elles avaient été polies tellement elles brillaient ! Et puis dans le Midwest, il est très difficile de trouver du poisson frais (à part du poisson chat beurk).

Où fais-tu aujourd'hui tes courses ? As-tu découvert des produits dont tu ne peux désormais plus te passer ?

Au début j'ai beaucoup fait à Dominick's (Safeway), puis quand on a acheté notre maison on s'est retrouvés près d'un Trader Joe's. J'ai alterné entre les deux pendant plusieurs années, et depuis 3 ans, je fais uniquement Trader Joe's - Le rapport qualité prix paie vraiment. J'adore le notre, il est petit, on y trouve ce qu'il faut.... Les fruits sont frais, les légumes aussi. Les enfants partent à la recherche du 'Perroquet' (Peluche cachée dans le magasin, qui si trouvée donne droit à une sucette). J'y trouve des produits de France (haricots verts, lentilles et bettraves), et autres douceurs françaises, et le choix de fromages est grand... Ma fille adore m'aider à y faire les courses car il y a des chariots pour enfants à pousser. Je complète avec la viande et poisson de Costco. Et Target pour le pain des sandwiches de mon ainé et yaourts pour enfants... Et on trouve toujours une excuse pour aller à Target de toute façon mais pour ces denrées ils sont les moins chers !

La population de Chicago compte beaucoup de Polonais, ce qui permet d'acheter quelques mets européens (gâteaux, bonbons [Milka et marque Kinder], et du vrai Nutella européen de temps en temps, bien meilleur que le Nutella produit au Canada).

J'ai decouvert les bleuets (blueberries), et on adore a la maison. Pratiques pour la fameuse lunchbox aussi ! Deux autres trucs dont je ne peux pas me passer: ma MAP - Machine à Pain, pour réaliser les pâtisseries françaises... Mon crockpot*- super pratique le dimanche...

*mijoteuse en français.

Et quelles gourmandises glisses-tu dans ta valise après une visite en France (ou Belgique, Suisse etc) ?

Du nougat, des sauces Amora pour les BBQ, une petite boîte de foie gras, les rillettes de thon (dont les enfants sont friands).... Si tu as une adresse pour en trouver des rillettes de thon, je prends. Sinon je tenterai maison. 

Un mot pour finir ?.) 

Quand je suis arrivée aux USA, je venais de finir mes études et ne savais pas cuisiner, j'ai appris sur le tas ici, car pour reproduire nos mets et pâtisseries francais, il faut se forcer à cuisiner. Et quand vous faites un gâteau, 'from scratch' (donc pas à partir d'1 boîte de kit) vos invités américains seront en extase !! A vos tabliers !!!

Merci Mrs. Tour Eiffel ! Trader Joe's remporte une fois de plus les suffrages pour l'excellent rapport qualité/prix des ses produits, c'est d'ailleurs le seul magasin où je m'approvisionne en poisson, surgelé mais de qualité, ma préférence allant pour les filets de saumon d'Alaska et de sole. Je ne connais hélàs pas d'endroit où trouver des rillettes de thon mais je connais une fabuleuse boutique d'épices à Chicago, une vraie caverne d'Ali Baba qui qui livre partout aux Etats-Unis !

Friday, September 6, 2013

L'assiette américaine de Frans Schuman (Nouvelle Orléans)

Avant de laisser la parole à Frans, je souhaite vous remercier pour vos bienveillants messages suite à l'annonce de mon dernier billet. Je suis toujours touchée de lire les mots de celles et ceux qui me suivent depuis des années (coucou Sandra, hello Caloue !) et les manifestations de celles et ceux qui me lisent habituellement en silence me vont particulièrement droit au cœur. Merci, merci, merci !

Le blog reprend doucement son rythme et je vous propose aujourd'hui de suivre Frans Schuman dans l'atmosphère gourmande et festive de la Nouvelle Orléans. Frans est musicien, il compose une musique folk envoutante (gros coup de cœur pour Fire Talks For Me que je vous laisse decouvrir ici), il a poursuivi son rêve de vivre à la Nouvelle Orléans après avoir écouté "I Wish I Was in New Orleans (In the Ninth Ward)"  de Tom Waits et regardé "Down By Law" de Jim Jarmush, dans lequel figure une autre chanson de Waits: “Jockey Full Of Bourbon”, sur un travelling qui l’a profondement marqué). Je le laisse vous entrainer dans une ville comme aucune autre...



Peux-tu te présenter en quelques lignes ? Depuis combien de temps vis-tu aux Etats-Unis ? 

Je m’appelle Frans. Je suis Franco Hollandais, j’ai vécu à Londres, Jakarta (Indonésie), Linz (Autriche) et je suis maintenant de New Orleans, soit un total de 8 ans hors de France dont 3 aux Etats Unis. Je suis musicien, je produis mes propres disques de folkmusic que je joue sur scène seul avec une guitare acoustique et un harmonica, ou en groupe.

D'un point de vue gourmand, qu'as-tu trouvé difficile en t'installant ici ? 

Pas grand-chose en réalité. Mais il faut garder à l’esprit que ma situation est particulière. D’abord parce que New Orleans a une place unique dans l’espace culturel et culinaire américain : c’est, je crois, le seul endroit sur le territoire à avoir sa propre cuisine, spécifique au point d’en être un argument touristique. Ensuite je ne suis qu’à moitié français, j’ai donc toujours survécu sans andouillette, pâté de tête ou autre tablier de sapeur.


Cela dit, j’ai eu de vraies discussions alimentaires avec mes amis français, et nos questions tournaient autour du pain, du fromage, du vin et du pastis…

De par son héritage français, New Orleans compte quelques boulangeries, et l’on trouve facilement des baguettes dans les supermarchés. Il en existe de deux sortes : la french baguette similaire à celle que l’on trouve en France et le French bread, une sorte de baguette molle qui est la base du fameux sandwich Poboy (qui a ici son propre festival, mais qu’est ce qui n’a pas de festival à New Orleans ?).

La question du fromage tourne autour du problème de la pasteurisation généralisée, mais je trouve qu’on commence à avoir de plus en plus de choix alternatifs, que ce soit dans des rayons de supermarchés qui ont de moins en moins à rougir d’une comparaison avec le pays du fromage ou chez de véritables fromagers de quartier. Mais il ne faut évidemment pas comparer avec la France.

Pour ce qui est du vin, il faut s’habituer à une appellation par cépage et rappeler à ses amis américains que le champagne californien n’en est pas. Enfin, j’ai remarqué que le seul produit introuvable était le pastis, et c’est vrai que l’ersatz que l’on finit par trouver sur place à une couleur légèrement plus fluo que l’original…

Où fais-tu aujourd'hui tes courses ? As-tu découvert des produits dont tu ne peux désormais plus te passer ?  

J’ai d’abord abandonné le Walmart pour Rouses, une chaine de supermarchés locale (« Louisiana’s Best ! »), avant d’aller à Whole Foods. Il est ensuite difficile de revenir en arrière. C’est même  la première chose qui me manquerait : la diversité des produits organiques, les brosse à dents en pot de yaourt recyclés, les céréales et graines en vrac et au poids, le rayon traiteur, les pâtes à pizza fraiches…

J’ai découvert à New Orleans ce qu’était une vraie crevette et j’avoue que je ne mangerai plus ces mini-crevettes cocktail d’élevage surgelées et sans goût. Aussi et en vrac : le tofu, les baies de goji, les frijoles negro (haricots noirs), les épices et saucisses cajuns, les crawfishs, les crab dips, la bonne sauce barbecue, les noix de pecans, le café américain à emporter dans un travel mug... Et le Tabasco, évidemment, mais j’étais déjà addict en arrivant...

Au delà des produits, ce sont également de véritables recettes que j’ai découvert : gumbo, jambalaya, mufalleta, crawfish etouffée, red beans and rice, king cake, shrimp and grits, fried chicken, pulled pork, corn bread.

Je n’ai pas encore eu l’occasion de tester la variation locale de la dinde de Thanksgiving, symbole d’une gastronomie du sud toute en légèreté : le turducken, qui est une dinde farcie d’un canard farci d’un poulet...

Et quelles gourmandises glisses-tu dans ta valise après une visite en France ? 

Un peu de foie gras, des cèpes et du bon cognac pour mes amis amateurs.

Un mot pour finir ?

Non, deux : Who Dat.


Merci Frans de t'être prêté au jeu de l'interview, ton témoignage me replonge onze ans en arrière, lorsque j'ai moi-meme goûté aux beignets du Café du Monde alors que le festival de la Southern Decadence battait son plein...

Thursday, August 8, 2013

L'assiette américaine de Fanfan (Lehigh Valley, Pennsylvanie)

C'est avec grand plaisir que je vous propose aujourd'hui de faire la connaissance d'une personne qui m'est très chère, j'ai nommé Fanfan. Fanfan est la première personne que j'ai rencontrée par l'intermédiaire de ce blog, il y a déjà huit ans : ce qui avait commencé par un échange poli d'e-mails s'est vite transformé en un rendez-vous autour d'une pyramide au chocolat, d'escapades à IKEA et de séances shopping au mall et j'ai aujourd'hui la chance, trois enfants, deux déménagements et plusieurs centaines d'e-mails plus tard, de  compter Fanfan parmi mes amies les plus proches. Les aléas de la vie nous ont eloignées geographiquement mais cela ne nous empêche pas de nous revoir régulierement, que ce soit autour d'un café au Starbucks ou d'un repas chez Seasons 52.



Peux-tu te présenter en quelques lignes ? Depuis combien de temps vis-tu aux Etats-Unis ? 

Je suis aux US depuis plus de 6 ans, je suis mariée à un américain et mère de 2 jeunes enfants. J'habite dans la Lehigh Valley, au nord est de la Pennsylvanie, j'aime de plus en plus cuisiner et partager mes trouvailles avec ma copine Estelle ;).

D'un point de vue gourmand, qu'as-tu trouvé difficile en t'installant ici ?

Sans doute la dose de sucre utilisée non seulement dans les desserts mais aussi dans plein d'autres plats/sauces. Et plus généralement la confirmation que la cuisine américaine standard convient généralement à des papilles moins aventureuses. Mais en fouillant un peu, et grace au melting pot ainsi qu'à Internet, on trouve énormement de choses et on peut s’adapter sans problème.

Où fais-tu aujourd'hui tes courses ? As-tu découvert des produits dont tu ne peux désormais plus te passer ? 

J'ai la chance d'avoir un supermarché Wegmans à 5 min, où il y a un vaste choix de produits de qualité. Ses rayons Nature's Market - produits bios/nature - gagnent du terrain et les prix sont à la baisse. Lorsque j'habitais en banlieue de Philadelphie, j'allais souvent faire mes courses à Trader Joe's mais malheureusement il n'y en a pas par ici. Au printemps et en été je suis très fidèle au farmer's market local. J’achète le plus gros de ma viande a des agriculteurs locaux qui élèvent leurs animaux traditionnellement. Et mon poisson par le biais d'un buying club (achat en gros): Wild For Salmon. Quelque chose dont je ne peux désormais plus me passer : c'est pas un produit mais un mouvement/une facon de cuisiner que j'ai decouvert il n'y a pas si longtemps. Pourtant c’est vieux comme le monde : le mouvement Real Food prône la consommation de nourriture de qualité, préparée traditionnellement à la maison (et à l'usine) pour conserver autant que possible ses qualités nourricières et même curatives. Nos grand-mères connaissaient bien le sujet meme s'il n'avait pas de nom à l'epoque. Il y a beaucoup de blogs sur le sujet, voici un point de départ possible.

Et quelles gourmandises glisses-tu dans ta valise après une visite en France (ou Belgique, Suisse etc) ? 

Pâtés, moutarde (y'en a ici mais pas aussi bonne), produits au cassis, sel de Guérande, palets bretons.

Un mot pour finir ?

Un tres bel exemple de guérison grâce à la nourriture traditionnelle.

Merci Fanfan pour cette interview ! 

Vous trouverez l'adresse du farmers market le plus proche sur le site Local Harvest. Pour plus d'informations sur les méthodes de préparation traditionnelles des aliments, un blog, 100 Days of Real Food, et un livre, Nourishing Traditions.

Monday, July 22, 2013

L'assiette américaine d'Emilie (New York City)

Direction aujourd'hui la Côte Est des Etats-Unis où nous retrouvons Emilie, une jeune Française curieuse et enthousiaste qui a très vite su trouver ses marques à New York. C'est avec plaisir que j'ai lu ses réponses gourmandes et généreuses, bien qu'une question me brûle à présent les doigts : mais quelle est l'adresse de cette pâtisserie où te trouver !?



Peux-tu te présenter en quelques lignes ? Depuis combien de temps vis-tu aux EtatsUnis ?

Je me suis installée à NYC il y a moins d’un an, fin septembre 2012. Je suis ce qu’on appelle "conjoint expatriée" puisque c’est mon mari qui a obtenu un contrat de deux ans dans une université ici. Cela dit, je n’ai pas vraiment subi cette expatriation, car d’une part j’étais prof d’anglais en France donc très intéressée par la culture américaine, et d’autre part j’en ai profité pour tenter un changement de carrière et je travaille désormais dans une pâtisserie. Je fais aussi part de notre quotidien sur un blog.

D'un point de vue gourmand, qu'as-tu trouvé difficile en t'installant ici ?

NYC est très cosmopolite et il y a une grande communauté européenne donc je tombe souvent par hasard sur des produits très familiers. Je ne les achète pas mais je sais qu’ils sont là au cas où ! (et souvent il faudrait y mettre le prix, bien sûr...).

J’essaie de m’adapter un maximum aux produits locaux, et de toute façon je trouve ça plus intéressant de découvrir le "patrimoine" gastronomique américain. Vu de France, on a l’impression que cela se résume aux hot dogs et hamburgers mais c’est bien plus que ça ! Je trouve par exemple qu’il y a beaucoup plus d'options végétariennes ici et il y a une grande influence des cuisines asiatiques et mexicaines.

Alors si je devais trouver une chose difficile, ce serait l'absence de boulangerie à chaque coin de rue. C’est possible de trouver du bon pain, mais il est souvent un peu cher et surtout il faut faire l’effort de faire un détour pour le trouver. Du coup c’est difficile d’en acheter quotidiennement. J’ai donc toujours de la pâte à pain dans le frigo et j’en cuis tous les deux/trois jours (sauf en ce moment avec la canicule !) mais evidemment ça ne vaut pas une bonne baguette !

Où fais-tu aujourd'hui tes courses ? As-tu découvert des produits dont tu ne peux désormais plus te passer ?

J’ai la chance d’habiter près d’un farmer's market qui se tient plusieurs fois par semaine et j’y découvre toujours des légumes ou fruits que je ne connaissais pas (j’ai par exemple découvert les ramps* au printemps...). C’est le cas aussi à Whole Foods qui est très bien implanté ici. J’entends souvent les gens s’offusquer des prix qui y sont pratiqués, mais je suis habituée aux Monoprix parisiens donc ça ne me choque pas... J’ai déjà tenté d’autres supermarchés dont les produits sont de qualité bien moindre et étaient au moins aussi chers que Whole Foods ! Ils ont en plus toujours des promotions très interessantes.

Il y a aussi une épicerie italienne au Chelsea Market qui est une caverne d’Ali Baba où je peux trouver de la poudre d’amandes "à l’Européenne", de la levure fraîche, etc. Et bien sûr je suis une grande fan de Trader Joe’s mais j’ai déménagé il y a quelques mois et celui qui est plus proche de chez moi maintenant est infernal tant il est fréquenté : la file d’attente déborde bien souvent sur le trottoir...

Ce n’est pas très original, mais j’ai désormais toujours du beurre de cacahuètes "crunchy" dans le placard ! J’ai aussi découvert le unsweetened chocolate qui donne une vraie profondeur aux gâteaux au chocolat. Niveau salé, la révélation c’est le brisket, de la poitrine de boeuf fumée au barbecue. C’est plutôt une spécialité des états du sud mais c'est très à la mode à NYC !

*ail des ours en français.

Et quelles gourmandises glisses-tu dans ta valise après une visite en France ?

Je ne suis rentrée qu’une fois en France depuis mon arrivée, mais je passe souvent commande auprès de mes visiteurs ! J’envoie les parisiens chez G. Detou pour me ramener du chocolat de couverture Valrhona ou Barry (que l’on trouve ici mais plus cher...) et des gousses de vanille. J’ai aussi un faible pour le confit de canard et les conserves de la Belle-Iloise !

Un mot pour finir ?

Contrairement aux idées reçues, on peut manger des choses simples et saines ici ! Certes, je pense qu’en France, il est plus facile de trouver de bons produits et que la qualité des produits de "moyenne gamme" est plus élevée qu’ici. Mais en faisant attention aux étiquettes et en évitant au maximum les produits préparés (gare au "high fructose corn syrup" qui se cache un peu partout sinon...), on peut cuisiner des choses délicieuses et pas très chères. Je pensais honnêtement que ce serait plus difficile de s’adapter.

Merci Emilie pour cette balade gourmande dans la Grande Pomme ! Je partage ton avis sur les magasins Whole Foods et Trader Joe's et te conseille le site Honeyville pour la poudre d'amande en gros livrée directement à la maison (PS : leur newsletter offre regulierement des codes de réduction permettant d'économiser 10-20% du montant total du panier).

Thursday, July 11, 2013

L'assiette américaine de Gaëlle (baie de San Francisco)

L'idée m'est venue en parcourant un jour mon Petit guide de survie, ce manuel destiné à vous aider faire la difference entre la heavy cream et la whipping cream : et si je demandais à d'autres Français (et Belges ! et Suisses !) de partager leurs tuyaus et leurs bonnes adresses aux Etats-Unis ? Après tout, mon Petit guide de survie est le reflet de ma sensibilité alimentaire (du fromage ? non merci !) dans un contexte géographique bien défini (la banlieue de Philadelphie) : pourquoi ne pas donc donner la parole à d'autres francophones pour aider de nouveaux expats à eux aussi manger gourmand aux Etats-Unis ? Tout au long de l'été, voire au-delà, si vos retours sont enthousiastes, j'aurai donc le plaisir de publier sur cette page les interviews gourmandes de Français (et Belges ! et Suisses !) des Etats-Unis.

Pour inaugurer cette série, je vous propose de faire connaissance avec Gaëlle, une journaliste française qui vit actuellement en Californie. Gaëlle est co-auteure deux ouvrages consacrés à l'expatriation, Conjoint Expatrié Réussissez Votre Séjour à l'Etranger et L'enfant expatrié : Accompagner son enfant à travers les changements liés à l'expatriation; deux titres qui trouveront, j'en suis certaine, le chemin de votre valise avant votre grande aventure à l'etranger.



Peux-tu te présenter en quelques lignes ? Depuis combien de temps vis-tu aux Etats-Unis ? 

Je m'appelle Gaëlle. Je vis depuis 2000 hors de France, de 2000 à 2003 en Californie (San Diego), de 2004 à 2006 en Ecosse, de 2006 à 2011 dans le New Jersey et depuis 2011 en Californie, dans la baie de San Francisco. Disons en tout environ 10 ans aux USA. Je suis professeure de français, journaliste et maman de 4 enfants de 8 à 16 ans. Je suis mariée à un français depuis 16 ans.

D'un point de vue gourmand, qu'as-tu trouvé difficile en t'installant ici ? 

Mon plus gros problème reste la variété des produits. C'est bien simple, j'ai l'impression de manger toujours la même chose. Rien que dans les viandes, j'aime bien le veau, canard, lapin, chapon, autant de viandes difficiles à trouver ici. Pareil pour les laitages. Même si les offres en fromages commencent à être raisonnables, il est toujours difficile de varier les plaisirs dans les fromages blancs et desserts lactés. Enfin, les petits gâteaux à la française me manquent : tartes à la framboise, religieuses, tartes au chocolat, flan pâtissier, etc.

Où fais-tu aujourd'hui tes courses ? As-tu découvert des produits dont tu ne peux désormais plus te passer ?  

Je fais la plupart de mes courses au supermarché du quartier (Safeway) et à Costco pour la viande et le poisson en gros. J'ai découvert ici le tofu et toutes ses déclinaisons et c'est vrai que maintenant, je l'incorpore à de nombreuses recettes (je n'en ai jamais acheté en France). Je vais régulièrement à Trader Joe's pour les surgelés originaux (légumes verts et chou-fleur, saucisses de poisson, falafel) :  leurs produits changent un peu et permettent un peu de variété.

Et quelles gourmandises glisses-tu dans ta valise après une visite en France ? 

Des rochers Suchard, du chocolat Côte d'Or, des boîtes de pâté, des biscuits Prince.

Un mot pour finir ?

Le conseil, ce serait d'aller voir dans tous les types de magasins et de se faire une idée. Par exemple, pour moi, le meilleur pain ici, c'est les pains à finir de cuire au four de chez Target, ils sont excellents ! On dirait de la vraie baguette comme chez nous :) Il y a aussi les Cost Plus Word Market (si vous avez près de chez vous), on croit que ce sont des magasins de déco, mais ils ont plein de produits alimentaires et beaucoup de petits gâteaux et gourmandises de France (et d'Europe).

Merci Gaëlle ! Psssst, tu trouveras du chocolat Côte d'Or ici...