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Saturday, September 30, 2017

En terre inconnue

Nous avons emprunté le titre à cette célèbre émission française où des stars étaient parachutées dans des contrées reculées pour vivre avec les civilisations locales.

Nous ne sommes pas des people. Il n'y a pas de caméra... Mais dès que l'on sort du circuit touristique ''standard'' des San Blas, on se retrouve bel et bien en terre inconnue.

Loin des cartes, des codes et des formalismes dits modernes, nous atterrissons dans une autre dimension. Celle où le temps donne l'impression de s'égrener plus lentement qu'ailleurs, comme si le lieu était traversé par un fuseau horaire parallèle.
La nuit venue, nos oreilles bourdonnent d'un silence si dense qu'il amplifie l'évasion de nos pensées. 

Enchantés par leur premier passage, Marie et Christophe d' Eclectik 2, nous ont donné rdv à Cambonbia. Grâce à leur espagnol (bien meilleur que le nôtre) , nous avons vécu tous les 4 en immersion avec une famille d'indiens Kuna.
Depuis de nombreuses années, Ocaciano, son épouse Carmelina et leurs enfants vivent sur ce bout de sable. Leurs huttes regroupées dans un coin comme pour ne pas déranger la nature par leur présence.



Entre poules, chiens et cochons, nous avons appris nos premiers mots de dialecte local avec l'impression d'être chacun l'indien  de l'autre. Il y a de la gaieté dans l'air.
Au delà des images cartes postales de ces îles bordées de sable blanc et de cocotiers, ceux sont ces échanges qui remplissent notre album à la rubrique '' touchés au cœur ''.

Certes, les relations s'amorcent en achetant un peu de poisson au père de famille ou un Wuni à sa fille. Mais n'est ce pas le minimum pour nous qui faisons une incursion dans leur quotidien.

Wuni, créations traditionnelles des femmes Kuna
Elles les portent aux bras et aux jambes 


Le courant de sympathie s'installe lentement avec une pudeur et une retenue proportionnelle à nos différences.
Nous serons invités à partager leur table et nous régalerons de leur centollo (crabe local) accompagné de riz coco.
Ils adoreront notre vin blanc et nos glaçons.



Cina, animal domestique et comestible... 




À bord d'Eclectik 2, ils testeront le lendemain nos ceviche et pâtes bolognaise... Mouai... Décidément ils préfèrent le vin et les meringues 😉



À bord de Ti'Amaraa, si les gâteaux et le thé (archi sucré) ont eu un peu plus la côte, c'est la télé qui les a scotché.
Nous avons été un peu décontenancés lorsqu'ils nous ont demandé si on pouvait l'allumer...
Moment anthologique où leur silence et leurs yeux émerveillés nous ont embrasé le cœur.
Leur plaisir est tangible...






Comme lorsque l'on quitte une salle de cinéma, nous sentons qu'ils ont adoré l'évasion mais il est l'heure de revenir à leur quotidien sur leur île.



Ce n'est pas leur vie.
Ce n'est pas la nôtre.
Avec chacun notre conception, nous vivons librement.

Les humains savent trouver un chemin lorsque l'envie est là, uniquement portés par la connivence et la générosité. 

L'espace d'une escale nous avons donné un sens à notre sentiment d'être des citoyens du monde. 

Nous reviendrons à Cambonbia. ❤️

Thursday, August 17, 2017

Un 15 août sur l'eau

Envie de bouger, 
Assez de voir notre ancre prendre racine, 
Besoin de changer d'air en attendant notre nouveau matériel, 

Telles étaient les données d'entrée de notre réflexion du dimanche. Cependant, tant que la commande du matériel de rechange suite au foudroiement n'est pas bouclée entre les prestaires, les délais bancaires et on en passe, nous devons rester joignables.

Grâce à l'excellent et indispensable guide nautique de la zone (on en reparlera plus tard), nous avions repéré une baie qui semblait remplir toutes les conditions :
- Mouillage isolé mais assez près des villages donc théoriquement connectés au réseau 3G
- Fond de sable à 3/4 mètres 
- Pas trop de piège '' corail'' en chemin. 

Point GPS : 9°35.359'N   79°39.265'O


En effet, la côte Caraïbe du Panama est assez coquine. Des récifs coralliens, voire mêmes des micro îles type cailloux au milieu de nulle part truffent le décor. Cela donne certes un rendu photogénique idéal mais d'un point de vue navigation il faut être vigilant. 
D'autant plus que nous n'avons plus de données de profondeur... Autant dire qu'à certaines heures ce serait comme avancer les yeux bandés sur un terrain miné. Non merci.

Et un sondeur jamais en panne, un
Merci les Karacool pour le prêt 👍

Nous avons donc choisi une belle fin de matinée ensoleillée pour nous déhaler de cette baie de Linton et nous mettre en route pour une poignée de miles vers Playa Blanca. 
Comme son nom l'indique, une, ou plutôt plusieurs, jolies plages de sable blanc dessinent le fond d'une baie sauvage surplombée par une forêt tropicale dense où, ça et là, au gré des vagues une noix de coco a élu domicile en se transformant en cocotier majestueux et en fondant toute une tribu. 



La journée, la belle langue de sable accueille quelques touristes déposés en taxi boat.



En mode Robinson, ils viennent rechercher le calme et la plénitude que cet endroit dégage.
Bon, pour le coup, le plan '' viens chérie, j't'amène sur une plage isolée. On s'ra seuls au monde''. 
C'est raté.
Ti'Amaraa est un peu dans cette anse, ce que la sardine fut au Vieux port de Marseille. On est un peu en plein milieu. 😂
Faut dire qu'avec les hauts fonds de part et d'autre, il faut bien viser pour poser l'ancre. 
On promet, on s' est fait super discrets. Car c'est justement en fin d'après-midi, à l'heure où tous les aventuriers d'un jour sont rentrés dans leur chambres d'hôtels climatisées, que nous en profitons en étant les heureux gardiens de cette baie oubliée. 

Lorsque le soleil s'incline sur la mer vers d'autres latitudes à réchauffer, il nous offre un dernier round en jouant de ces nuances d' éclairages pour colorer le décor à sa manière. Pour une fois, ceux ne sont pas les teintes rougeoyantes du ciel qui font le show. Les feuilles vertes revêtent des couleurs dorées. Les bouquets orangés du flamboyant s'embrasent. Les grains de silice reflètent les rayons déclinants. Si le jour, nous sommes à Playa Blanca. Le soir, elle est Dorada rien que pour nos yeux à jamais curieux de ces beautés naturelles. 
Aucun objectif d'aucun appareil ne peut retranscrire la perception de nos pupilles. 

Plage privée pour balade du soir 😎

Chaque matin, à l'heure où la cafetière glougloute, les pélicans plongent à la recherche de la version iodée de leur petit déjeuner, la chasse des poissons fait bouillonner la surface lisse du mouillage, les oiseaux se réveillent en gazouillant. Pas un bruit à part celui des petites vagues qui viennent à peine rider le sable. 

Peace ❤

Les petites choses de la vie les tout petits riens du quotidien dont on peut ne plus se rendre compte mais qui font que selon la façon dont on les vit, le moment est plaisant et donne envie de sourire. Nous avons tous nos petits riens à nous. Il faut juste en prendre conscience.

Bien entendu, ne venez pas ici en cherchant le bar pour l'happy hour de fin d'après-midi, ni la supérette avec fruits et légumes frais. 
De part et d'autres, quelques petites maisons semblent être en travaux mais elles ressemblent plus à des résidences secondaires de natifs qu'un quelconque projet d'aménagement. Et cela nous paraît préférable pour la préservation de ce site.

Pendant des heures, on peut longer en annexe cette côte oubliée aux dénominations poétiques : isla del Padre, los tres Marías...


Le peu de profondeur impose de se déplacer à la rame à certains moments. Quel meilleur moyen pour partager un bout de vie d'un couple de martin pêcheurs, de tortues, de colibris et nos préférés,les singes hurleurs ? 
Une fois de plus, le temps semble s'être arrêté autour de nous. 



À priori, le week-end tout change. Nombreux sont les touristes à venir passer la journée à grand renfort de sonos, de bateaux moteurs et de jet skis.
Nous serons partis...
C'est l'avantage de notre vie sur l'eau. Nous pouvons choisir la philosophie à travers laquelle nous souhaitons vivre l'instant et le panorama.

Sunday, July 30, 2017

Panamá secret

Lorsque vous vous  baladez le long de la côte Caraïbe du Panama, c'est la végétation luxuriante gorgée d'humidité qui vous accueille de prime abord par ses effluves chlorophyllées et terreuses. 

Nous sommes géographiquement dans un cas particulier de notre planète. Il n'y a en effet jamais eu de jonctions terrestres entre le Panama et la Colombie du fait de cette forêt tropicale hostile. C'est par ailleurs le seul tronçon manquant de la célèbre Panamerica :  la transaméricaine ou « autoroute panaméricaine » qui relie l'ensemble des Amériques.
Une surface du globe 100% Nature Originelle. 



Déjà à Linton Bay, nous sommes quasiment au bout de la route qui rejoint Colon. Autant dire qu'il ne faut pas rater les quelques bus qui poussent jusqu'ici sous peine de rester dormir à Colon ou Panamá City, car même certains taxis refusent de faire le déplacement si loin. Il faut s'organiser par exemple pour faire les avitos. Il est évident que l'on ne se déplace pas pour un paquet de pâtes. 



Si notre contre-temps ''foudre'', nous bloque à Linton Bay pour gérer le dossier avec l'assurance et les prestataires. Nous avons tout de même profité d'un week-end pour nous échapper le long de cette côte. 
C'est donc en mode old school avec notre Nestor définitivement dead et une électronique de nav bipolaire que nous avons levé l'ancre pour accompagner les copains de L'Eclectik 2 vers leur mouillage secret. 
Nos étraves pointent alors sur une grande anse truffée de récifs où la nature a octroyé un petit espace permettant à nos ancres de goûter les fonds. 

À terre, une grande et belle propriété, appelée ici finca, occupe des hectares. Composée champs cultivés , d'élevages d'animaux, de bungalows à louer, ce petit joyau appartient à un riche espagnol basé à Panamá City. Souvent absent, il a confié l'entretien à un couple de colombien et la gestion du personnel et de l'exploitation à une vétérinaire colombienne. 


James, notre chouchou de 5 mois 






La chance a voulu que lors d'un premier passage de Marie et Christophe (L'Eclectik 2), l'équipe ait été ravie d'accueillir à terre des navigateurs de passage, en l'absence du boss et de ses hôtes. 
Gentiment invités par ces derniers à les rejoindre, nous avons donc eu le plaisir de vivre un week-end hors de la civilisation à partager nos repas et discussions autour d'une table internationale. 
Un cata franco-venezuelien, un bateau autrichien, une équipe colombienne... Idéal pour jongler entre français, anglais et espagnol pour l'équipage de Ti'Amaraa autour d'une grillade de bœuf local à faire saliver un vegan. 

Miammmm 😉


Pour une fois, par respect pour la gentillesse et l'hospitalité de nos hôtes, nous ne communiquerons pas le point GPS. 
Pour nous faire pardonner, trois minutes avec nous là-bas, ça vous dit ? 
La vidéo est là 
Ou sur https://vimeo.com/227618032

Friday, June 23, 2017

Notre transcaraïbe

Contrôle Contrôle ici vol Ti'Amaraa 06/2017 en provenance de Grand Cayman demandons autorisation d'atterrissage. 
Bonjour Ti'Amaraa ici Contrôle, bienvenus au Panama. 



Panama, quoi !!! Nous y voilà. Le fameux, le célèbre Panama. Le dernier sas avant un nouvel océan et de nouveaux horizons. 
Nous venons de traverser la mer des Caraïbes du nord vers le sud. 
595 nm soit environ 1200 km en 5 nuits et 4 journées.
Ajoutés aux 540 nm pour rejoindre les Caymans du Belize, c'est donc sur plus de 1100 nm (environ 2200km) que Ti'Amaraa nous a conduit en toute sécurité et sérénité ce mois ci. 

À près de 300 km des côtes, nous avons retrouvé ce doux sentiment connu en transatlantique d'être à peine moins isolés que si notre catamaran avait été perdu dans l’espace. 

Oupssss mais pas si vite, on rembobine, on remonte le temps. 

Nous vous avions laissé sur les îles Caymans. Cette escale qui devait être purement ''pratique'' sur notre route de redescente, c'est avérée être une belle surprise.
La conjoncture des planètes tricolores a d'abord voulu que nous soyons 5 bateaux gaulois à tenter l'escale au même moment. Cinq équipages aux programmes différents, des copains de copains, les discussions fusent, les soirées s'enchaînent. Les liens se font pour se redefaire quasi instantanément. Mais ce n'est pas ce qui compte en mer. La convivialité et la sincérité des rencontres ne se sont pas encadrés par les principes sociaux et le facteur temps n'a pas de prise. Agriculteurs, employés, PDG, ingénieurs, artisans ... Nous sommes tous des voyageurs qui partageons cette même passion pour la découverte et la liberté au fil de l'eau. Cela suffit à effacer tous les codes.
À la revoyure les gaulois !!
Merci à l'équipage d'Aldebaran pour ces jolis clichés vus du ciel. 👍




Aussi à notre grand bonheur, nous y avons découvert des sites de plongées à accès libres et gratuits. Tous équipés de bouées pour laisser son annexe. Le gouvernement a mis en place le programme Dive365, un site différent tous les jours disponible. Respect !!!!
Nous nous sommes donc shootés aux bulles dans la multitude, la diversité et la beauté des spots de plongée. Nous aurions pu rester des semaines mais la saison des pluies est entamée. Nous ne souhaitons pas prendre de risque.
Pour vous, deux petits clips pour vous faire partager ce qui restera parmi nos plus belles plongées Caraïbes.


Liens vers les vidéos :
https://vimeo.com/221086548
https://vimeo.com/220723337

Nous n'avons toutefois pas perdu de vue le but premier à savoir garder un œil sur la météo (la saison cyclonique ayant officiellement commencé le 1er juin), se reposer un peu, refaire le stock des frigos et le plein de gasoil car notre navigation au près depuis le Belize à grignoter notre capital Gasoil. 
L'escale à St Georges Town répondra à toutes nos attentes. 
Afin de préserver les fonds, des bouées sont à disposition gratuitement (!) des plaisanciers sans option de durée ni aucune condition. Sans oublier le personnel du port qui vient régulièrement plonger sur le corps mort pour vérifier que vous êtes en sécurité. Si c'est pas du service 👍
De même, les formalités d'entrée et de sortie sont totalement gratuites et assurées par des agents tous aussi souriants que serviables. Dès votre arrivée via la vhf 16, ils vous orientent, vous expliquent la procédure, s'adaptent à votre cas. En l'occurrence lorsque nous sommes arrivés de nuit, un intervenant du Port security, nous a assisté sur le 16 nous donnant le point GPS d'une bouée disponible et s'assurant jusqu'à la fin de la manœuvre que nous soyons bien installés avant de nous souhaiter une bonne nuit et de nous donner rdv le lendemain par vhf vers 8h30 pour les formalités. Cela faisait des mois que l'on n'avait pas vu ça !! 
Merci aux capitaines de Aldebaran et de Dugong qui n'ont pas hésité à sauter dans leur annexe à 22h30 pour nous aider à attraper la bouée. Quel accueil ! 

Seul petit bémol, la houle traversière qui balaye certains jours ventés le mouillage. Nous y avons remédié en ficelant Ti'Amaraa latéralement sur la bouée. Nickel ! 



Le quai municipal à un saut d'annexe permet de laisser notre dinghy en sécurité le temps de faire les courses et jeter les poubelles dans le grand supermarché à moins de 5mn à pied. 
Tels les visiteurs d'une autre époque après des mois de supérettes nous nous retrouvons transportés dans une autre dimension, un autre temps...dans des rayons à l'européenne achalandés à profusion. On y retrouve tout... Bon à tous prix, il faut rester vigilants sinon le budget mensuel peut fondre en un caddie. Paradoxalement, certains articles sont abordables. Et en bons franchouillards, on a donc craqué sur du fromage, de la charcuterie et du chocolat !!! Ça fait du bien aux papilles et l'on ne s'est pas fait mal au porte monnaie en plus. 



À terre, nous réalisons que nous sommes bien sur un bout d'Angleterre avec les standards consuméristes américains. Les grandes enseignes de restauration rapides se disputent le front de mer avec les grands groupes hôteliers aux installations pharaoniques.
Sur les routes, on oublie les tuc-tuc du Rio Dulce ou les golfettes du Belize, on se fait une mise à jour des derniers modèles de cabriolets allemands, de gros 4x4 américains ou encore de pick up chromés survitaminés. 
Dans la catégorie démesure, pour suivre la météo cyclonique et attraper la première fenêtre vers le sud, nous avons investi dans une carte 4G locale (Digicel). De son plus beau sourire, le charmant vendeur nous a vendu, installé et configuré l'objet de notre désir. Il nous aura fallu toutefois lui faire répéter deux fois le prix et la capacité de notre forfait prépayé 7 jours. 
How much? 
6 $US - 100 Go
One hundred?!?... Cent gigas!!!
Mais on va faire une overdose de données, c'est qu'on n'a pas l'habitude mon pov' Môsieur 😂.
C'était une belle promo de 35$Cayman réduit à 5$Cayman. 
Ça se passe comme ça chez eux. Même sur les soldes il n'y a pas de demi mesure. 
Certainement pour satisfaire aussi leur clientèle touristique régulière. 



C'est ainsi qu'au matin du 12 juin lors de notre petit déjeuner/revue de presse/météo/mise à jour à donf de nos applis 😉, nous avons vu une jolie ouverture se dessiner sur notre route. Tant pis pour les plongées prévues sur le récif Nord, tant pis pour l'exploration du lagon, désolés les copains... On y go !!! 

Enfin presque, stop carburant. En duty free s'il vous plaît (un peu moins de 0.80€ le litre). Parfait pour notre complément. 
Bon effectivement, ce n'est pas dimensionné pour les plaisanciers 😨😜

Youhouuuuu on est là... C'est pour le plein 



Coffres, frigos, mirettes et cœurs remplis, nous nous sommes alignés sur la piste d'envol vers le sud. 
Les 2 premiers jours (et nuit !) , le vent et la houle de travers nous ont souhaité la bienvenue en testant nos équilibres et nos estomacs. 
OK ça passe. 
Notre patience a été aussi mise à rude épreuve pendant les 400 premiers miles par les 3 nds de courant contraire flinguant notre moyenne associée à des barrages de pluie et de vent faisant chuter notre vitesse à moins de 2 nds par moment. 
Pas grave. Ça va l'faire. 

C'est bien la pluie les zones violettes 😥

Soleil levant.. Nuages présents 

Pluie droit devant


Alors, on va tester vos émotions... 
Car cette route nous a ramené à longer le Honduras et le Nicaragua, nous avons doublé la distance nous séparant de la côte par rapport à l'aller. Ti'Amaraa file au large à plus de 150nm (300 km) de la côte dans 2m de creux, 25 nds de vent de travers donc de face pour qui viendrait de terre. Même si tous les indicateurs sont au vert, les cœurs sont serrés. Les souvenirs s'invitent avant de définitivement finir engloutis dans notre sillage sur ce bout de planète qui nous aura appris encore une fois la résilience. 

Miles après miles, le vent se calme, la fréquence des grains diminue, le courant nous abandonne, la mer des Caraïbes se transforme en lac pour la fin de la route. 



Il est 4 h du matin dernier quart dernier nuit. Le ciel rechigne à s’éclaircir peu importe. Les derniers nuages sans vent prennent soin de finir de rincer le pont tels des naïades sur leurs vaisseaux cotonneux déversant l'eau douce régénératrice sur notre vaillant catamaran.
Nous l'avons fait. Nous y sommes.
Les sentiments sont diffus. Soulagés d'abord d'être sortis de la zone de tous les risques, heureux surtout de notre capacité à avaler les miles, à effectuer ensemble les manœuvres, à vivre... À voyager sur notre Ti'Amaraa. 
Une nouvelle aventure Pacifique nous attend dans quelques mois, en attendant à nous les célèbres îles des San Blas et les mouillages de la côte Caraïbe du Panama. 

Monday, May 22, 2017

Belize pratique

Vous êtes nombreux à apprécier ces fiches '' pratiques ''... Nous voilà donc obligés de continuer 😉

Avant toutes choses, nous tenons à préciser que nous sommes, volontairement, restés sur les îles. Cet article ne détaillera par conséquent pas le Belize continental. 



Formalités 
Elles peuvent se faire à plusieurs endroits suivant si on arrive par le nord ou le sud. Dans notre cas, en faisant route depuis le Guatemala, nous avons fait escale à Placencia, seule halte continentale de ce mois d'escales. 
Leurs bureaux sont réputés pour avoir l'habitude de gérer les plaisanciers, ce qui n'est, paraît il, pas le cas de Belize City. 
Une fois mouillé à Placencia, il faut descendre dans le village et prendre le ''watertaxi'' qui mène de l'autre côté de la mangrove à Big Creek/Mango Creek. 




Attention le bateau de 10h part en réalité dès qu'il est plein. Dans notre cas, nous sommes partis à moins 20. Arrivez assez tôt parce que le suivant est à 12h30 !!! 
Au débarquement côté Big Creek, des taxis ont l'habitude et nous prennent en charge : arrêt dans les différents bureaux, attente et retour au quai d'embarquement. Le tout pour 5$us par personne. Bon, nous avons fini le tour des popotes à 11h. Le bateau était déjà parti. Raté !! Faudra attendre celui de midi, Messieurs, Dames. 

Bureaux des Douanes et du Port Authority 

Pour avoir les papiers en règle, il faut, comme d'habitude, remplir les formulaires standards à l'immigration et aux Douanes. Il nous a coûté pour 1 mois de visa : 45 $US pour le premier et rien pour le second. Un troisième bureau est à visiter et c'est là que ça peut vite chiffrer. Il s'agit du Port Authority, une sorte de bureau responsable de votre permis de croisière. Les deux premiers jours sur le Belize sont les plus chers 25 $us chacun ensuite à partir du 3ème ce n'est plus que 2,50 $US par jour quelquesoit le nombre de personnes à bord. 
Il est important de savoir qu'il n'est pas nécessaire de tout régler à l'arrivée. Le calcul du solde se fait lors des formalités de sortie. Enfin en théorie, car suivant les bureaux de sortie, certains équipages n'ont jamais payé le solde... Donc pour le coup, nous n'avons pris que 5 jours soit 57.50 $US. 
Avec donc un peu plus de 100$US vous vous achetez le sésame pour un mois de Belize. 

Durant le séjour, à deux reprises, aux Sapodillas et à Tobacco cay, nous étions dans une réserve marine. Qui dit réserve, dit taxe de mouillage : 5 $US par personne et par jour ou une trentaine par personne par semaine. Il est clair que si l'on veut rester dans ces réserves protégées, le coût est non négligeable. 
En plus d'un mois d'escale, nous n'avons payé que 3 nuits. Dans certains cas, les rangers ne sont jamais venus nous faire payer. Dans les autres, nous savions que nous étions dans une réserve et vu les sites nous avons réglé de bon cœur comme à Tobacco Cay par exemple. 
Ensuite, nous nous sommes tout de même débrouillés pour éviter un maximum ces réserves.
Merci le Cruising guide (voir article précédent) 
Au moment de faire notre sortie, nous en étions donc à 130 $us pour un mois. 

Sur les conseils de Nath' et Nico du cata NiNa, passés il y a quelques mois, nous avons fait notre sortie à San Pedro sur l'île d'Ambergris cay. Après un gros quart d'heure avec un agent d'immigration fort peu aimable et 5 minutes avec une douanière charmante et souriante (ça compense), nous avons eu nos nouveaux tampons sur nos passeports et notre attestation de sortie pour le prochain port. Le tout pour 40 us$ côté Mr Chuidébordé et rien chez Miss Sourire. 
Personne ne nous a parlé du Port Authority, qui est d'ailleurs géographiquement dans un autre quartier de San Pedro... Exit le complément des jours. C'est toujours ça de gagné.  😉
Merci les amis pour le conseil.
Nous clôturons donc un mois de mouillages paradisiaques sur la deuxième barrière de corail du monde pour 200 $US. Rapproché aux tarifs des hébergements dans les sites que nous avons visité, cela reste très avantageux de visiter le Belize avec sa maison flottante. 

Argent
Au Belize, on parle en dollars...mais le leur vaut la moitié de celui de l'oncle Sam : 2$Bz = 1$US
Il faut bien se faire préciser lorsque l'on fait ses emplettes car c'est, par définition, du simple au double. 

Souvenirs de l'histoire sur les billets de ce pays autonome 


Nous avons trouvé un distributeur à Placencia et un autre sur Cay Caulker puis à San Pedro sur Ambergris.. De toute manière, et d'un il n'y a pas grand chose à dépenser dans les mouillages isolés et de deux le dollar US et les cartes de crédit sont pris partout au cas où... donc pas de stress si on est en rupture de ''Belize''. 
Certains ATM ne prennent pas de commissions sur les retraits comme Atlantic Bank. Quelques commerçants rajoutent aussi un supplément pour paiement par carte de quelques pourcents. 

Communication 
Côté internet, si quelques structures restos ou bars proposent du WiFi, le mieux reste encore une fois de s'équiper avec une sim 4G du seul opérateur local : BTL DigiCell. La sim vaut environ 7€ et la recharge d'un mois environ 18€ les 2.5 Go. Aux prix des boissons et autres repas, on est vite dans nos frais. 

Côté débit, il n'y a qu'aux abords de Belize City que nous avons eu du 4G. Dans les îles, ça passe... suffisamment pour nos besoins du bord (mails, météo, WhatsApp...) mais il ne faut pas s'attendre à skyper ou surfer. En même temps aux abords de ces îles incroyablement belles, on a mieux à faire. 

Mouillages
Comme nous en avons parlé dans le précédent article, il faut impérativement être muni du Cruising guide du Belize. Le coin est vraiment coquin. Il y a peu d'eau à certains endroits, des remontées assez subites à des moments où on ne les attend pas forcément. La navigation entre deux îles pourtant très proches n'emprunte pas forcément le chemin le plus court où alors à vos dépends. Mais le terrain de jeu est extra. Nous ne regrettons pas notre séjour à saute-corail d'îlots en îles. 
Nous avons adoré tous les mouillages tantôt sur les bouts de mangrove, tantôt devant des îles hôtels... Peu importe tout vaut le coup d'ancre. 
Nous avons beaucoup apprécié Cay Caulker. 




L'île ''go slow''. Un art de vivre à elle seule. On y trouve des supérettes, de l'activité, un mouillage calmissime, quelques touristes pieds nus...et des poubelles. Oui, un détail pour vous, mais après plusieurs semaines d'îles désertes et donc de stockage cela n'en est pas un. 







La dernière île au nord du Belize (avant le Mexique) vous la connaissez tous de nom... Ambergris cay, mais siiii la Isla Bonita de Madonna!!!
Vous voyez que vous la connaissez 😉
Le mouillage se fait entre la barrière et l'île  donc sur la côte au vent. Il est tranquille... le soir... En effet, la journée les bateaux d'excursions, de plongeurs, les water taxis, les ferry pour Belize City frôlent les moustaches de Ti'Amaraa et ça balance temps en temps.
Ceci dit l'escale faut le coup. L'eau est translucide. Nous avons même eu droit un matin à plusieurs aller-retour d'une splendide raie léopard entre nos jupes. Incroyable !! 



La ville de San Pedro est charmante et l'île surprenante. 
Pour découvrir ses beautés, il faut louer l'engin de prédilection du coin : la Golf car.
Il y a des dizaines de prestataires qui en proposent. Toujours grâce à la feuille de route des NiNa, nous avons eu des raccourcis bien appréciés : le meilleur prix de loc (45 us$ les 24h), les coins à explorer (Secret Beach...). Un grand merci les Amis. 
Nous avons passé une super journée à se faire masser les lombaires sur notre auto tamponneuse sur les petits chemins pas toujours bien carrossés. Ça c'est des bonnes vibes 😂😂





L'autre avantage est qu'il reste suffisamment de temps pour en profiter en mode break et faire l'avito du lourd (Conserves, eau douce de secours...). 



Le seul bug est que plus on avance vers le nord et plus on se rapproche des sites touristiques et du Dieu dollar. Les prix flambent !! Y compris pour des avitos de base, il faut être vigilants, certaines vulgaires tomates sont indexées sur le prix de l'or au moins. 
En fouillant, négociant, on s'en sort.
Il y en a pour tous les goûts et tous les budgets, à chacun de régler son curseur. 

Les activités 
Nous nous sommes fait plaisir en nous offrant pour l'anniversaire du Cap'tain une sortie 2 plongées par personne sur cette célèbre barrière de corail. Nous n'avons pas été déçus. Coraux, canyons, poissons, murène, requins... Splendide !
Une fois de plus, il faut se battre un peu côté tarifs. Nous avons tout vu suivant les clubs... Jusqu'à près de 80€ la plongée 😨😨😨
Trop peu pour nous !! 
Nous avons trouvé une petite structure excentrée qui nous a organisé notre matinée 2 plongées pour 40€ par plongée. Mieux !! 
Côté matos, encadrement et règles de sécurité, nous sommes loin des standards chers à notre Club de cœur (Coach, t'aurais aimé...).
C'est le jeu, c'est moins cher. Bref...

Oubliez les plongées en solo, les sites ne sont pas accessibles ou du moins pas identifiés. C'est ''chasse gardée'' des pros, leur gagne pain, cela se comprend d'autant plus que le tourisme est en berne cette année.
Quant aux fameux atolls et le non moins célèbre trou bleu, pour y buller c'est simple. C'est une sortie à la journée 3 plongées pour 250 $us par personne !!! Une paille... 
C'est officiel nous n'avons pas les moyens pour ce morceau de planète.

Sécurité 
Nous n'avons pas vu l'ombre d'un problème d'insécurité lors de nos escales (encore une fois sur les îles du Belize). Nous avons laissé le bateau sans crainte dans les mouillages le temps d'escapades à terre. De même, notre annexe est restée des heures seule à l'ancre pendant nos snorkelings sur la barrière de corail. À terre, chaque rencontre est cordiale. Nous sommes sortis le soir à San Pedro, ambiance cool assurée. Jamais nous n'avons été sollicités pour acheter une breloque, ''surveiller'' notre annexe ou autre. Le Belize c'est tout ce qu'on a aimé des Antilles sans les boyboat scotchés à vos jupes le guindeau à peine enclenché. 
Si vous aimez l'ambiance rasta reggae latino, alors, comme nous, vous vous plairez ici.

Les combustibles
Nous avons fait un appoint super et diesel à San Pedro. Compte tenu du peu de fond au dock, nous avons opté pour le bidonnage. 



Pour finir cette fiche pratique, comme d'hab' : La cambuse !! 
Quasi tous les supermarchés sont tenus par des familles asiatiques et on trouve à peu près la même chose partout. Au delà des prix, la sélection se fait sur la fraîcheur des produits et surtout la propreté du site. Il nous est arrivé de fuir rien qu'à l'odeur dégagée par certains frigos. La chaîne du froid semble être optionnelle chez quelques uns. 
À Placencia, on trouve à peu près tout ce que l'on veut à des prix plus ou moins corrects. 
À Cay Caulker et Ambergris, nous avons vu de tout et à tous prix. Il faut faire le tri. 
Vous ne mourrez pas de faim au Belize. Cependant, notre caisse de bord n'étant ni extensible ni adaptée au coût de la vie touristique locale, nous étions heureux d'avoir tout de même notre stock à bord sur certains produits. 

Voilà ce que l'on peut vous dire de cette escale. Nous avons vraiment adoré explorer le Belize à notre rythme et en respectant notre mode de vie et notre budget. Ces îles offrent le panel complet. Tout le monde peut trouver son bonheur à l'escale. 

Bien, et à présent, où va t'on ? 

Quelle sera la nationalité de notre prochaine piscine ? 

L'équipage s'est réuni. Léon a dit qu'il avait repris plaisir à se balader après les 3 mois d'arrêt de début d'année et qu' il avait envie de continuer.
On a validé, vu passé une fenêtre météo, fait nos comptes si l'on prolongeait l'escale Belize (nouveau visa), chamboulé totalement les plans (c'est fait pour ça 😉), prévenu notre tribu des mers et à terre. 
Ti'Amaraa va donc lever  l'ancre dans quelques jours vers... 

Vous verrez à la prochaine mise à jour. 

Pour vous ceux qui auraient raté la précédente publication, voilà une petite mélodie et quelques images de '' notre Belize'' :
La vidéo par
ou sur : https://vimeo.com/218347309

PS : Encore désolés les Tontons pour le rdv retardé. On se retrouve vite là bas. On prépare la braise pour le barbeuc de retrouvailles. 👍