Tuesday, September 20, 2011

Retour aux sources (deuxième partie)



Comment résumer trois semaines de vacances en un billet ? Je pourrais vous parler du Ramadan, avec lequel notre séjour en Turquie coïncidait, des feuilles de vigne farcies de ma maman ou encore des roses de mon grand-père. Cela vous intéresserait de savoir qu'un tambour passait tous les matins à 3h pour réveiller les fidèles, que ma maman congèle ses feuilles de vigne farcies ou que les roses de mon grand-père sont les plus belles. En réalité, ce n'est pas de ça dont je voudrais vous parler, en tout cas, pas tout de suite.



Je suis rentrée de vacances le mois dernier. Les traces de bronzage ont disparu et, avec elles, le souvenir des émotions que j'ai vécues pendant ces trois semaines en août. Lorsque je me relirai plus tard, je vais pourtant vouloir me souvenir de ma timide affection pour mon grand-père et de mon sentiment d'impuissance face à son mutisme. Je sourirai en revoyant ses sourires complices pour ma fille et en me rappelant sa bienveillance envers mon mari. Je repenserai aux cousins de ma maman, à leurs enfants qui n'en sont plus et qui ont quitté Izmir pour Istanbul. Je vais vouloir me raccrocher à mon souvenir de la petite ville d'Ilica, de sa longue plage, de ses cafés que l'on a rasés et de son restaurant familial, Kumrucu Hüseyin, où ma famille va depuis toujours. Comment pourrais-je oublier leurs sandwiches, les kumru, et leur thé, toujours servi trop fort ?



Je me demande parfois ce que sera la Turquie de demain. Dans 20 ans, aurai-je encore de la famille dans ce pays ? Si oui, où ? Sinon, y retournerai-je ? Je me suis longtemps demandé comme un si beau pays pouvait m'inspirer tant de tristesse et de mélancolie. J'ai conscience aujourd'hui d'assister à la disparition d'un monde, celui même dans lequel je puise mes racines.



Cette année encore, je n'ai pas quitté la Turquie les mains vides. Dans mes valises, quelques sachets de graines et l'espoir qu'elles germent sur le sol de Pennsylvanie. Dans mon appareil photo, une carte mémoire remplie de souvenirs, dont celui, précieux, d'une première rencontre. Dans mon carnet, deux nouvelles adresses électroniques, celles de deux cousines avec qui nous jouions aux cartes, l'été, lorsque nous étions petites. Je ne m'en souvenais même plus et c'est leur frère qui, les yeux brillants, me l'a rappelé cette année. L'une des sœurs sera en Caroline du Nord cet hiver et je vais tout faire pour la revoir. Ici ou ailleurs, l'histoire continue.

Sunday, September 11, 2011

Retour aux sources (première partie)



Nous sommes rentrés de Turquie il y a deux semaines et je viens tout juste de reprendre mes esprits. J'ai beaucoup de mal à gérer mes retours de vacances en famille et, comme si cela ne suffisait pas, nous avons été accueilli à notre retour par Irene, un ouragan qui nous a privés d'électricité pendant 32 heures, puis par une tempête tropicale qui a inondé la région. Maintenant que les choses sont à peu près rentrées dans l'ordre, je peux enfin me plonger dans mes photos de Turquie et revivre les plus belles émotions de mon séjour.



A une exception près, j'ai passé chaque été de mon enfance puis de mon adolescence en Turquie. Je ne garde pas forcément un souvenir très doux de ces séjours : le soleil, la mer bleue et le sable fin n'arrivaient pas toujours à me distraire de mon ennui, ni de ce curieux sentiment de ne pas appartenir. Ma sœur et moi parlions certes truc, mais avec un accent assurément frenchy, tandis que mon prénom français et ma peau trop claire suscitaient un flot constant de questions chez les autres enfants.



J'adorais en revanche revoir mes cousins d'Allemagne qui, eux, parlaient turc avec un accent allemand et me permettaient de me sentir moins seule, et mon grand-père qui a longtemps représenté une sorte de héros à mes yeux. Mon grand-père, c'est un vrai self-made man. Il qui a réussi seul, sans diplôme, grâce à un charme et une intelligence qui m'inspirent à ce jour. Il a toujours eu plein d'amis qui le respectaient partout et je me souviens même d'une famille qui lui était tellement redevable qu'elle avait construit des toilettes dans leur maison rien que pour lui, pour l'éviter d'aller au fond du jardin en pleine nuit. Moi, je l'admirais.



Les séjours en Turquie se sont fait plus rares lorsque je suis devenue étudiante et que les stages obligatoires en entreprise ont pris la place des vacances d'été. Je ne me suis pas plaint. J'ai ensuite quitté la France pour les Etats-Unis et, peu avant mon mariage, en septembre 2003, je suis allée faire un tour en Turquie, histoire de reserrer les liens avec mon histoire avant de changer de nom.

Je me souviens très bien de ces vacances qui marquaient en quelque sorte le début de ma vie d'adulte : les remarques sur mon prénom et ma pâleur me laissaient désormais indifférente, je découvrais le pays d'un nouvel œil, peut-être parce que j'avais enfin trouvé ma place dans le monde. Mes relations avec mes parents etaient moins orageuses que lorsque j'etais plus jeune et je profitais vraiment de leur tendre compagnie.



Juin 2010. Je ne suis pas retournée en Turquie depuis 7 ans et je ne reconnais plus rien : la région, autrefois paisible, où je passais chaque été, est devenue à la mode ; les cousins, que j'avais quittés enfants, sont devenus adultes ; mon grand-père, éternel bout-en-train, n'a plus le moral ; le marchand de glaces, chez qui nous avions nos habitudes, a pris la grosse tête. Je me sens perdue. Petit à petit, cependant, je me recrée une place dans ce ce pays. Chaque samedi, nous allons au marché avec ma maman et je me suprends à marchander avec les vendeurs. Tous les matins, nous mangeons le pain que mon père va chercher pour le petit-déjeûner. Je revois la famille, qui ne pas visiblement pas oubliée.



Le retour de vacances est difficile, je mets bien un mois avant de retrouver mes repères. Je me languis des roses, hibiscus et géraniums, qui poussent dans les jardins. Le parfum énivrant des figuiers me manque et je donnerais cher pour remanger le pain turc, à la mie légère et filante, aux Etats-Unis. Je suis la première surprise par cet élan soudain de melancolie, qu'est-il en train de m'arriver ?



Je n'ai pas besoin de chercher trop loin : il y a un morceau de moi en Turquie.

Monday, August 1, 2011

Le clafoutis aux tomates cerise de Michelle



La page facebook de mon blog est une véritable extension de mon blog, elle me permet d'intéragir avec vous de manière plus fréquente et spontanée et j'adore lorsqu'un échange de commentaires me permet de découvrir ce qui vous touche. Dernièrement, j'ai été intriguée par un clafoutis aux tomates cerise que Valérie, une lectrice du Vermont, évoquait avec enthousiasme. Pensez-vous, c'est celui de sa maman. En quelques lignes, Valérie a partagé un peu de son délicieux quotidien en France et j'ai senti tellement d'émotion dans ses mots que j'ai souhaité moi aussi connaitre la recette de ce fameux clafoutis. Michelle, la maman de Valérie, a eu la gentillesse de la partager avec moi et c'est avec son aimable autorisation que je la publie ici. Des recettes de clafoutis, il y en a plein. Celui-ci a le précieux parfum des souvenirs de vacances.

Le clafoutis aux tomates cerise de Michelle

Ingrédients
500 g de tomates cerises
‎125 g de farine
moutarde "au pif" d'après Michelle, 2 à 3 cuilleres à café d'après moi
3 oeufs
20 feuilles de basilic hâchées
50 cl de lait
sel, poivre
Préparation

Répartir les tomates cerise dans un moule à gratin bien beurré ; mélanger les ingrédients restant dans un grand bol et verser sur les tomates. Glisser au four préchauffé à 200°C (400°F). Laisser cuire 35 à 40 minutes et laisser refroidir. Michelle vous suggère de déguster le clafoutis froid mais je le trouve aussi bon tiède.

Sunday, July 17, 2011

Ronde de Nice



C'est une courgette à la peau claire et à la chair ferme, que l'on cueille jeune, lorsqu'elle tient encore dans la main. Je l'ai découverte par hasard, en promenant mon regard sur un tourniquet de graines. J'ai d'abord craqué pour son nom, Ronde de Nice. Prononcez-le et vous entendrez chanter les cigales. Au dos du paquet, on m'informait qu'il s'agissait d'une variété ancienne, délaissée pour d'autres plus coriaces. J'en ai pris un paquet. C'est comme ça, j'ai un faible pour les légumes un peu rêveurs.

C'est une courgette au caractère facile qui s'adapte à toutes les situations. Vous voulez la farcir ? Pas de problème. Une cuisson au micro-ondes ? Allez-y. Sa saveur est incroyable, elle n'a finalement besoin de rien de plus qu'un filet d'huile d'olive et d'une pincée de sel pour se faire apprécier. La Ronde de Nice n'a finalement qu'un seul défaut, celui d'avoir disparu avant la fin de l'été... Les risques du jardinage bio.

Ronde de Nice farcie au riz

Ingrédients pour 1 à 2 personnes
1 courgette Ronde de Nice
1 échalote ou la moitié d'un petit oignon
1 verre à moutarde de reste de riz (à ajuster en fonction de la taille de la courgette)
1 cuillère à soupe d'huile d'olive
Sel, poivre
Préparation

Couper le sommet de la courgette et la vider de sa chair à l'aide d'une cuillère. Hâcher la chair en moreaux et, dans une petite casserole, la faire revenir dans l'huile d'olive avec l'échalote ou l'oignon finement émincé. Poursuivre la cuisson jusqu'à ce qu'à ce que le mélange ait réduit et commence à accrocher a la casserole.

Pendant ce temps, placer la courgette évidée et son chapeau dans un plat allant au micro-ondes et faire cuire 2 minutes à puissance maximum ou jusqu'à ce que la chair commence à s'attendrir.

Dans un petit bol, mélanger le reste de riz avec le mélange courgette/oignon et en farcir la courgette. Recouvrir du chapeau (ou non, c'est a vous de voir) et faire cuire 15 à 20 min dans un four préchauffé à 180°C (375°F). Servir aussitôt.

Qu'on se le dise

Vous pouvez facilement doubler ou tripler les quantités de la recette. Si vous n'avez pas de four à micro-ondes, vous pouvez faire cuire la courgette évidée pendant 10 minutes à la vapeur.

Ronde de Nice au micro-ondes

Ingrédients pour 1 personne
1 Ronde de Nice coupée en morceaux de 2 cm environ
1 cuillère à soupe d'huile d'olive
Fleur de sel, poivre
Préparation

Mélanger la courgette coupée en morceaux et l'huile d'olive dans un plat allant au micro-ondes. Faire chauffer 2 minutes à puissance maximum ou jusqu'à ce que la courgette soit tendre. Assaisonner avec la fleur de sel et le poivre, servir aussitôt.

Qu'on se le dise

Vous pouvez facilement doubler ou tripler les quantités de la recette. 

Monday, July 11, 2011

Salade de roquette aux fraises



S'il y a un produit dont je suis incapable de me passer en cuisine, c'est bien le vinaigre balsamique. J'en ai toujours au moins une bouteille à la maison et, même s'il ne vient pas d'une épicerie de luxe italienne, il sait toujours donner du pep's à ma cuisine. Il m'a conquise il y a plusieurs années en prêtant son piquant à une simple tranche de pastèque. Depuis, je l'utilise partout : des soupes comme par ici, aux légumes rôtis comme par là, en passant par salades comme celle-là. Cette année, il dompte l'amertume des feuilles de roquette et réveille l'arôme des dernières fraises de la saison. Ajoutez à cela une poignée de noix de pécan, un filet d'huile d'olive et une pincée de fleur de sel et vous aurez là ma salade préférée du moment.

Salade de roquette aux fraises (d'après une recette de Mark Bittman)

Ingrédients
30 g  (2 petites poignées) de roquette
100 g de fraises coupées en fines tranches
1 poignée de noix de pécan
1 1/2 cuillère à café de vinaigre balsamique
2 cuillères a cafe d'huile d'olive
fleur de sel, poivre
Préparation

Mettre la roquette une assiette creuse, y disposer les fraise, puis le vinaigre et l'huile d'olive. Mélanger délicatement. Ajouter la fleur de sel et les noix de pécan, servir aussitôt.

Tuesday, June 28, 2011

La couleur des hortensias



Les hortensias ont refleuri cette année : je me régale de la couleur des ces fleurs qui varie en fonction de l'acidité du sol.

Monday, June 20, 2011

Jamais sans ma Vegenaise



Gwyneth Paltrow a sorti un livre de cuisine. Il parait même que c'est bien. Ce qui est sûr, c'est que les médias des deux côtés de l'Atlantique ont largement couvert l'événement, l'occasion de mettre au grand jour d'incroyables révélations au sujet de la star (elle n'aime pas les escargots !!) et de découvrir que nous avons un point commun (OMG !!) : notre amour pour la Vegenaise (sauf que je ne la planque pas dans mes valises, moi).

La Vegenaise, c'est une mayonnaise 100% végétale qui a vu le jour aux Etats-Unis il y a déjà trente ans. Au rayon des ingrédients, pas une goutte de cholestérol : huile de colza, sirop de riz, vinaigre de cidre, protéines de soja garanties sans OGM, sel, moutarde et une pointe de jus de citron. Au goût, c'est simple, on jurerait une vraie mayo... OK, peut-être un poil plus douce. Là où les créateurs de la Vegenaise ont reussi, c'est à prêter à ce produit une texture lisse et crèmeuse, surtout pas mousseuse, dans laquelle il fait bon tremper ses légumes. Je suis tombée dans le pot de Vegenaise fin 2010 après l'avoir deniché chez Wegman's et je n'en suis pas plus jamais sortie. Pire, j'ai converti ma belle-mère.

Il existe plusieurs variétés de Vegenaise : bio, sans soja, allégée en matières grasses ou encore à base d'huile de pépin de raisin. Vous la trouverez dans le rayon frais de votre magasin bio, à l'exception des magasins Whole Foods. Pour la liste des revendeurs de Vegenaise près de chez vous, allez voir ici, sinon, demandez à Gwyneth de vous en ramener un bocal.